Mamaissata Yansané et son époux, Alseny Cissé, étaient devant le tribunal de première instance de Mafanco ce lundi 27 janvier 2025. Ils sont poursuivis pour des faits de « complicité et escroquerie ».
Ils sont accusés d’avoir soutiré à Gbessia 149 millions de francs guinéens à 23 personnes, en leur faisant miroiter la location d’appartements.
À la barre, dame Mamaissata Yansané a reconnu les faits. « C’est la vérité. J’ai ma signature sur certains documents », a-t-elle affirmé.
Quant à son époux, Alseny Cissé, il ne reconnait pas les faits qui dit-il se sont déroulés à son insu.
Cette marchande a fait savoir qu’elle a été conduite chez un guérisseur par une dénommée, Zenab Bagoura, afin que ses affaires marchent.
C’est à la suite de cela que Zenab, qu’elle désigne comme sa sœur, lui a proposé ce business. Son rôle était juste de reconnaître qu’elle a des logements. Tout cela à l’insu de son époux, absent. Sa sœur a d’ailleurs voulu rester chez elle une semaine. C’est là qu’elle a fait appel à son époux. « Mon mari était au travail à l’intérieur du pays. J’ai appelé mon mari au téléphone pour lui dire cela. Il a dit non, de ne garder personne. J’ai supplié mon mari en lui promettant que la personne n’allait pas durer. C’est ainsi qu’elle [Zenab Bangoura] a envoyé des démarcheurs et des gens. À chaque fois, elle me disait signe, ma grande sœur, et moi je signais. Ça devenait de plus en plus grave. On a pris l’argent avec au moins 20 personnes. Cela m’a inquiété. Mais ma sœur me disait que cela pouvait être réglé », a-t-elle relaté.
Elle revient sur l’argent récolté dans ce subterfuge. « Il y a, pour certains, je n’ai pas signé. Mais pour beaucoup c’est moi qui ai signé. C’est ma sœur qui détenait l’argent là. Moi je n’ai eu que 11 millions de francs guinéens », a-t-elle révélé.
Sur un ton teinté de regret, elle pointe un doigt accusateur sur sa soeur : « c’est ma sœur qui m’a mise dans tout ce problème. Je faisais cela, mais je ne me retrouvais vraiment pas.»
Aux plaignants, dame Yansané demande pardon : « je leur ai fait du mal. Qu’ils me pardonnent. Ce que j’ai fait n’est pas bon.»
Elle promet par la même occasion de rembourser ses dettes : « j’ai des terrains à Maferinyah que je peux revendre pour payer ces gens. Mais, je ne peux pas m’engager à payer l’argent là sur place..»
À la barre, son époux a réitéré son innocence dans cette affaire. « Je ne connais rien de cette histoire », a-t-il répondu.
Et de poursuivre : « j’ai connu cette histoire quand un certain Bah m’a appelé qu’il était venu mettre de l’essence sur la maison pour tout brûler. Je suis venu en état de panique, parce que moi je travaille à l’intérieur. J’y vais pour 2 à 3 mois et là-bas, on pointe, les jours que tu ne viens pas, tu ne seras pas payé.»
Le tribunal a renvoyé l’affaire au lundi 10 février 2025 pour la suite des débats.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com