Le dossier « détournement de fonds publics », impliquant l’ancien ministre de l’environnement, Oyé Guilavogui, absent du pays depuis plusieurs mois, a été appelé par la chambre de jugement de la CRIEF ce lundi 10 février 2025.
Son avocat, Me Salifou Beavogui, s’est présenté pour justifier auprès du juge, l’absence de son client : « Il n’est pas là pour raison de santé. Nous nous inclinons devant votre décision. En tant que son avocat, je sollicite le renvoi de l’affaire pour qu’il soit là. Vu qu’il n’est pas en fuite ».
Une prise de parole qui n’a pas été du goût du juge, Yacouba Conté qui a aussitôt rappelé à l’ordre, le conseil du prévenu : « vous ne pouvez assister votre client et non le représenter », « vous n’avez pas droit à la parole en l’absence de votre client ».
Ouvrant à nouveau les débats, le juge a rappelé que l’ancien ministre est poursuivi pour détournement de plusieurs montants : 50 millions de dollars US pour la relance de la sotelgui, 300 millions de dollars pour le projet Backbone, 94 milliards 015 millions 287 mille 666 francs guinéens pour l’exercice budgétaire 2020, 17 milliards 934 millions 688 265 francs pour l’exercice budgétaire 2021 et 10 milliards de francs pour le projet de reboisement.
Parlant de la relance de la sotelgui et de Backbone, Yacouba Conté a demandé au parquet si des rapports ont été dressés. En réponse, le substitut du procureur a sollicité un renvoi d’une semaine pour procéder à plus de vérifications.
Pour sa part, Me Pépé Antoine Lamah, avocat de l’Etat, a sollicité auprès du juge, l’inspection de l’exercice 2021 du ministère de l’environnement que le prévenu a géré. Il a aussi demandé la comparution d’un représentant de la société Huawei pour des fins d’explications liées à la relance du projet Sotelgui.
Une demande à laquelle, le juge a accédé à l’issue des débats, ordonnant à l’inspection générale d’État de faire l’état des lieux sur la gestion 2020 et 2021 du ministre Oyé Guilavogui à la tête du Ministère de l’Environnement. Il a également ordonné la comparution d’un représentant de la société Huawei avant de renvoyer l’affaire au 5 mars prochain.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com