Censure

CRIEF. Mohamed V Sankhon en colère : « On ternit notre image »

Le dossier impliquant l’ancien ministre de l’éducation nationale, Ibrahima Kourouma et Mohamed V Sankhon, ancien DAAF du même département était inscrit au rôle d’audience de la chambre de jugement de la CRIEF ce lundi.

Ils sont accusés de : « détournement de fonds publics et d’enrichissement illicite », sur la gestion de différents fonds (12 millions de dollars et 612 milliards de francs guinéens).

Un bon inspecteur, quand tu vas dans un département, tu regardes la forme de l’exécution de la dépense et après le fond. Est-ce que les travaux ont été réalisés ? Est-ce que le service a été fait ? Mais tel n’a pas été le cas. Il faut qu’il y ait le B-A-BA, il faut qu’il y ait un peu de sérieux dans cette affaire.

À l’audience du jour, Mohamed V Sankhon a répondu aux questions des différentes parties. Le prévenu, tout comme son co-accusé, a nié les faits et s’en est pris au rapport dressé par les experts de l’inspection générale d’État. « Il n’y a pas eu de contradictions entre nous et les experts qui ont dressé ce rapport », a-t-il indiqué.

Avant de poursuivre sur un ton appuyé : « L’inspection est fondée sur quoi ? C’est le fond et la forme. Un bon inspecteur, quand tu vas dans un département, tu regardes la forme de l’exécution de la dépense et après le fond. Est-ce que les travaux ont été réalisés ? Est-ce que le service a été fait ? Mais tel n’a pas été le cas. Il faut qu’il y ait le B-A-BA, il faut qu’il y ait un peu de sérieux dans cette affaire. On joue avec la carrière des gens. En écoutant dans les radios privées et autres là, tel a détourné ceci, mais vous nous foutez au pilori. Ce n’est pas normal. Parfois ça fait mal. Ce n’est pas parce qu’on est devant vous que ça fait mal. On ternit notre image. »

L’ancien DAAF du ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation a soutenu n’avoir jamais servi sous les ordres du ministre Ibrahima Kourouma, qui a quitté le département en 2017. Alors que lui, n’a signé son arrivée que le 2 juin 2020. Alors, il s’interroge : « en quoi je peux défendre l’exécution du budget de 2011 à 2021, dont fait cas le rapport d’investigation de l’IGE ? ».

J’ai une maison qui m’a été offerte par mon père. C’est lui qui a acheté le terrain et a construit la maison depuis 2006 à Enta Fassa. C’est une villa de 700 m². Après, il y a des biens de la famille : mon père a trois maisons à Freetown

A titre d’illustration, Mohamed V Sankhon a expliqué le processus de déconcentration budgétaire qui veut que la gestion du budget des fonds alloués à l’organisation des examens nationaux, incombe au directeur du service examen, qui est l’ordonnateur et son SAAF.

Par ailleurs, le prévenu a été amené à se prononcer sur les biens qu’il possède. « J’ai une maison qui m’a été offerte par mon père. C’est lui qui a acheté le terrain et a construit la maison depuis 2006 à Enta Fassa. C’est une villa de 700 m². Après, il y a des biens de la famille : mon père a trois maisons à Freetown. J’ai au moins 11 frères qui m’envoient des voitures que je revend », a-t-il révélé, précisant que ses biens sont proportionnels à son salaire : « J’ai intégré la fonction publique en 2000. Comment vais-je acquérir d’autres biens ? Je suis un fonctionnaire d’État et je me contente de mon salaire. Peut-être sauf ma femme que j’ai épousée ».

Pour sa part, l’avocat de l’État a sollicité que la cour ordonne la comparution des experts ayant établi le rapport. Il demande à la direction nationale de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme (DATU) et la conservation foncière, de fournir de manière exhaustive des titres fonciers des biens, meubles et immeubles enregistrés au nom des prévenus, de leurs épouses et enfants.

Une demande à laquelle, la défense s’est catégoriquement opposée.

Le dossier est renvoyé au 26 février 2025.

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

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