Le dossier « faux et usage de faux en écritures publiques et abus de confiance » opposant d’anciens ministres du régime Conté à l’Etat guinéen, s’est poursuivi ce lundi 17 février devant la chambre de jugement de la CRIEF.
Et c’est Mansa Moussa Sidibé, ancien ministre de la pêche, qui a succédé à la barre, Dr Ousmane Kaba.
Face aux juges, l’accusé a nié les faits qui lui sont reprochés. « Le faux, je sais en français ce que ça signifie. Mais moi, Mansa Moussa Sidibé, je ne sais pas pourquoi cela m’est adressé », a-t-il dit à l’entame du procès.
Avant de préciser, qu’il a été ministre de la pêche du 12 mars 1999 à décembre 2002. Mansa Moussa Sidibé, a prétendu ne rien connaître de la convention cadre sino-guinéenne, signée par Dr Ousmane Kaba en 1997.
L’ancien ministre de la pèche a d’ailleurs profité de l’occasion pour rappeler l’une des actions qu’il avait initiée à l’époque ‘’Conté’’ pour lutter contre la pêche illégale sur les côtes guinéennes : « j’ai lancé une opération Languie, qui me permettait de savoir quels étaient les bateaux qui pêchaient dans les eaux guinéennes. J’ai même demandé à mes homologues du Sénégal et autres de traquer les bateaux. C’est à la suite de cela qu’il a été dit que la Chine est mécontente parce que j’ai montré le drapeau chinois, comme étant des bateaux illégaux. Le président Conté m’a appelé. Il m’a demandé. Je lui ai dit que je n’ai traqué que des bateaux qui étaient là, où ils ne devraient pas être. Il m’a dit de continuer mon travail (…) »
Sur ces liens avec la société poursuivante, il a déclaré : « C’est dans la liste produite par l’inspecteur général que j’ai vu, que Bankina Pêche existe. Mais je n’ai jamais collaboré avec l’institution, je n’ai jamais vu la convention dont on parle, signée par la Guinée et la Chine. Je n’ai jamais eu de rencontres avec des sociétés de pêche nationale. Mais jamais une réunion particulière avec Bankina Pêche, jamais », a-t-il soutenu.
Au cours de l’audience, la partie civile a produit un document qui, selon elle, est la : « vraie licence de Bankina Pêche adjoint à la fausse licence de China National Fisheries Corporation ».
Les avocats de la défense n’ont pas tardé à répondre, signalant « l’illisibilité » dudit document.
En réponse aux questions sur le fonctionnement de son département, l’ancien ministre a précisé : « j’ai laissé la récupération des redevances des bateaux arraisonnés à une commission gérée par le ministère des finances », et de se dédouaner : « la direction de la surveillance avait en son sein un service qui délivrait les licences aux bateaux de pêche. »
Ce sont ces mots, qui ont mis fin à l’audition du prévenu Mansa Moussa Sidibé.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com