Censure

Guinée. La CRIEF frappe fort contre l’ancien Premier ministre

Le verdict est tombé ce jeudi 27 février 2025 dans l’affaire impliquant l’ancien Premier ministre guinéen Ibrahima Kassory Fofana. La Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) l’a reconnu coupable de détournement de deniers publics à hauteur de 15 milliards de francs guinéens. En conséquence, il écope d’une peine de 5 ans de prison ferme et d’une amende de 2 milliards de francs guinéens.

Arrêté en avril 2022 dans le cadre d’une vaste opération anti-corruption initiée par les autorités de la transition, Kassory Fofana n’a jamais comparu devant la CRIEF, pour des raisons médicales. Son absence au procès a nourri de nombreuses spéculations, certains comme le procureur spécial Aly Touré y voyant une stratégie pour échapper à la justice, tandis que ses avocats dénonçaient une procédure biaisée. Et criaient à une ‘‘cabale politico-judiciaire’’, un acharnement visant à l’écarter définitivement de la scène politique. D’autant plus que les 15 milliards dont on parle n’ont jamais été détournés.

Un symbole de la lutte contre la corruption ?

Cette condamnation marque un tournant dans la lutte contre la corruption en Guinée. Depuis la prise du pouvoir par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) en septembre 2021, plusieurs anciens dignitaires du régime d’Alpha Condé ont été poursuivis pour des faits de détournement et d’enrichissement illicite.

Si le verdict contre Kassory Fofana satisfait une partie de l’opinion publique, d’autres y voient un règlement de comptes politique sous couvert de justice. La question demeure : cette dynamique judiciaire sera-t-elle appliquée avec la même ‘‘rigueur’’ aux actuels dirigeants de la transition ?

Une source proche de l’ancien Premier ministre  annonce son intention de contester la décision devant les juridictions compétentes.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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