Censure

Si Cellou Baldé partait de l’UFDG : Quel serait l’impact pour Dalein?

Selon plusieurs sources, Cellou Baldé et Maladho Diallo, deux cadres influents et proches de Cellou Dalein Diallo, auraient rencontré la plus haute autorité de la Transition sans l’aval de leur parti. Un geste perçu par certains comme un signe d’émancipation, voire de rapprochement avec le pouvoir militaire en place. Mais au-delà du simple fait politique, quelles peuvent être les conséquences réelles de ces départs pour le leader de l’UFDG, actuellement en exil ?

Dans la démocratie guinéenne où l’attachement aux figures charismatiques prime souvent sur l’idéologie, le départ de cadres, même influents, ne signifie pas nécessairement un affaiblissement du parti. Il est arrivé d’ailleurs que les militants eux-mêmes ne suivent pas leur leader, a fortiori les cadres du parti. Il vous souviendra qu’en 2010, Sidya Touré, alors chef de l’UFR, a rallié l’UFDG au second tour de la présidentielle, mais une grande partie de ses militants a préféré se tourner vers Alpha Condé.

Dans le cas présent, Cellou Baldé et Maladho ne sont que des responsables du parti, et non son incarnation. Le véritable leader, celui qui cristallise les espoirs de ses militants, reste Cellou Dalein Diallo. Il est donc peu probable que leur départ provoque une saignée électorale au sein de l’UFDG.

Toutefois, ces défections posent une question stratégique : qui pour maintenir la cohésion et animer les structures du parti en l’absence du leader ? Cellou Baldé, en particulier, est un homme rompu aux rouages de la politique et un organisateur chevronné. Son absence pourrait créer un vide dans l’appareil du parti, notamment dans la mobilisation et l’encadrement des militants.

L’UFDG devra donc rapidement désigner de nouvelles figures capables d’assurer la continuité, faute de quoi le parti pourrait souffrir d’un manque de dynamisme. Par ailleurs, l’opposition guinéenne (RPG AEC, UFDG, UFR), déjà affaiblie par l’exil de plusieurs de ses figures, n’a pas le luxe de perdre d’autres éléments moteurs.

Une opportunité pour la transition ?

Du côté des autorités de la Transition, ces ralliements -s’ils se confirment- pourraient être perçus comme une victoire stratégique. En attirant dans leur giron des figures de l’opposition, elles renforcent leur position et donnent l’impression d’un paysage politique plus consensuel. Cette dynamique pourrait fragiliser davantage les partis d’opposition et compliquer leur capacité à s’organiser pour les échéances futures.

En un mot ou en quatre, si les départs des proches parmi les proches de Cellou Dalein ne remettent pas en cause son assise électorale, ils constituent néanmoins un défi organisationnel pour son parti. La véritable bataille ne se jouera pas tant dans l’érosion de l’électorat que dans la capacité du parti à restructurer son dispositif en l’absence de son chef.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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