Censure

Célébration du 8 mars. De la Mamaya aux panels

La journée pour la liberté des femmes a été célébrée ce samedi 8 mars au chapiteau du palais du peuple, sous le thème « Pour toutes les femmes et les filles : Droits, égalité et autonomisation ». La première dame, Laurianne Doumbouya, le premier ministre, Amadou Oury Bah et plusieurs membres du gouvernement ont pris part à la cérémonie.

Au menu, des panels axés sur le droit des femmes. Cette année, il n’y a pas eu de défilés. Une grande nouveauté que Charlotte Daffé, ministre de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, tente d’expliquer. « Le chef de l’État a approuvé le schéma de célébration qui modifie qualitativement le format traditionnel en provoquant l’organisation d’un paquet d’actions durant tout le mois. L’agenda du 8 mars intégre la participation des membres du gouvernement à des espaces d’échanges qui contribueront efficacement à  améliorer les 12 sujets de préoccupations essentiels du programme et du plan d’action de Bejing. Cela est d’une importance capitale, à la différence de cérémonies festives, qui ne produisent suffisamment d’impact sur la vie des braves femmes de Guinée », a-t-elle indiqué.

Des échanges avec des acteurs de la société civile lui ont permis de faire plusieurs recommandations dont la : « nécessité du suivi judiciaire de tous les cas de violence et du durcissement de la politique pénale contre tous les auteurs et complices d’actes de violence à l’endroit des femmes.»

En prenant la parole, Kristèle Younès, Coordonnatrice résidente des Nations Unies en Guinée, a dévoilé des chiffres alarmants sur la situation des femmes dans le monde. « Une femme sur 8 est encore victime de violences sexuelles et dans plus de la moitié des pays, le viol n’est toujours pas défini comme l’absence de consentement. Dans le monde, 119. 3 millions de filles ne sont toujours pas scolarisées et l’accès des femmes aux disciplines scientifiques et technologiques demeure limité. Face à ses réalités, en parcourant le rapport 2024 des Nations-Unies sur les progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable, je me pose des questions fondamentales : comment garantir l’égalité salariale quand les femmes perçoivent encore 20% de moins que les hommes pour un travail équivalent ? Comment protéger les femmes en temps de crise, quand 612  millions de femmes et de filles vivent à proximité de conflits armés et sont affectées ? Comment éradiquer les violences basées sur le genre, quand les prospectives indiquent que le mariage des enfants ne disparaîtrait qu’en 2072 si nous continuons au rythme actuel », s’est-elle interogée.

Avant d’appeler à l’implication de tous pour inverser cette tendance : « nous devons toutes et tous refuser de normaliser cette inégalité. Il est temps d’agir ensemble avec audace et détermination.»

Pour sa part, Générale M’mahawa Sylla, gouverneur de la ville de Conakry, a profité de l’occasion pour lancer un appel : « aux femmes, aux jeunes, à mes sœurs et collègues, il faut continuer le combat. On ne peut pas nous accompagner si on ne se lève pas. Il faut croire en nous et avoir confiance. Ainsi, on facilite la tâche à celles qui ont la charge de nous défendre.»

Au cours de cet évènement qui a enregistré une forte mobilisation, c’est le premier ministre, Bah Oury qui a porté la voix du président de la transition. « Les défis sont nombreux. Mais, ensemble nous avons le pouvoir de les surmonter en faisant de la promotion du droit des femmes et de leur participation active au développement de notre pays une priorité. Nous nous engageons à construire une société plus juste, équitable et prospère.»

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

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