Censure

Condamnation de Kassory Fofana. Me Dinah Sampil tance vertement les magistrats de la CRIEF

L’ex-premier ministre guinéen, Ibrahima Kassory Fofana, a été condamné à 5 ans de prison assortis au paiement d’une amende de deux milliards de fg. La CRIEF l’a reconnu coupable de « détournement de fonds publics » et « blanchiment de capitaux ». Une lourde peine contre l’ex-chef du gouvernement qui sonne comme une pilule difficile à avaler pour ses avocats.

En conférence de presse ce vendredi 07 mars, ils ont dénoncé le jugement rendu et clamé l’innocence de leur client.

« Si la Guinée disposait du dispositif de la guillotine… »

Devant un groupe de journalistes, Me Dinah Sampil a fustigé la condamnation de Kassory et mis en relief l’acharnement dont il a été victime, surtout venant du procureur. « Il a regretté le fait que ce ne soit que 5 ans d’après les termes qui soient prononcés contre notre client. Ce qui me fait penser que si la Guinée disposait du dispositif de la guillotine, monsieur le procureur spécial n’aurait pas hésité un instant à envoyer monsieur Kassory Fofana à cette machine de destruction ».

Il persiste à croire que son client a, dans ce dossier, subi une violation flagrante d’une règle universelle de droit.

« Cette décision du 26 février dernier a été rendue sur une violation flagrante d’une règle universelle de droit, qui interdit à un magistrat de connaître la même affaire plus d’une fois. Le président Soumah, qui a prononcé cette condamnation, avait siégé lors de l’audience du 13 décembre, celle qui avait autorisé l’évacuation de Monsieur Ibrahima Kassory Fofana vers un centre spécialisé. « Que ce même juge revienne pour se dédire et rentrer en condamnation contre la même personne, il va sans dire qu’il viole là une règle universelle (…). La décision est légère. »

« Le détournement est simplement affirmé par la crief. »

Selon Me Dinah Sampil, « aucun franc de ce montant de 15 milliards n’a été utilisé par Ibrahima Kassory Fofana personnellement. Ce qui veut dire que le détournement est simplement affirmé par la crief. Mais elle n’est nullement démontrée par un quelconque acte juridique ou administratif qui soit. Puisqu’on voulait sa tête, évidemment, c’est facile de faire des affirmations dans un document aussi officiel qu’une décision de justice. »

Il poursuit : « Un franc d’enrichissement illicite n’est trouvable au compte d’Ibrahima Kassory Fofana. Je mets quiconque au défi de donner un endroit où Kassory aurait pris un franc. La cour est passée à côté, en ne procédant que par affirmations. »

« Ce qu’on n’a pas pris, comment peut-on blanchir cela ? Ce qui n’a jamais été détourné ne peut pas être blanchi », estime-t-il.

Il persiste et signe : « La condamnation prononcée contre Kassory est fallacieuse, ridicule. »

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

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