Censure

Gouverner, c’est promettre : La méthode Bah Oury

L’annonce du Premier ministre de transition, Bah Oury, sur la tenue de toutes les élections cette année relève davantage du vœu pieux que d’un engagement réaliste. Dix mois pour organiser un processus électoral complet, alors que les bases mêmes du scrutin restent floues, frôle l’utopie. À moins, bien sûr, de brûler certaines étapes essentielles.

Un raccourci tentant serait d’écarter le complexe et onéreux Programme national de recensement administratif à vocation d’état civil (PN-RAVEC) et de se contenter du fichier électoral existant. Mais ce serait une approche périlleuse, tant la question de la fiabilité de ce fichier a été posée par les autorités actuelles. De plus, comment envisager des élections sans une nouvelle Constitution à soumettre à référendum ? Sans cadre juridique clair ?

La promesse du Premier ministre semble ainsi s’inscrire dans une longue série d’engagements non tenus. Souvenons-nous : il avait affirmé que son gouvernement compterait au moins 30 % de femmes, il y a juste un an. Résultat ? Sur les 29 ministres nommés par la suite, seules six femmes figurent, soit environ 20 %. Plus récemment, il s’était fixé pour priorité absolue l’organisation d’un référendum constitutionnel avant la fin de 2024. Nous sommes déjà en mars 2O25…

Même sur le front de la liberté de la presse, les engagements de Bah Oury peinent à se concrétiser. Lors d’une rencontre avec les présidents d’associations de presse, il avait promis de résoudre la crise qui oppose les médias au régime en encourageant la mise en place d’un organe d’autorégulation. Les associations se sont exécutées, mais loin d’apaiser la situation, la tension s’est exacerbée.

Dès lors, à quoi faut-il s’attendre pour la suite ? Les promesses de Bah Oury n’engagent décidément que ceux qui veulent bien y croire.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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