La phase des plaidoiries et réquisitions est close dans l’affaire impliquant Ibrahima Kourouma, ancien ministre de l’enseignement pré-universitaire, et Mohamed V Sankhon, DAF du même département.
Ce lundi 17 mars, les différentes parties ont tenté pour une dernière fois de convaincre le juge et ses assesseurs de leurs prétentions concernant les faits de « détournement de fonds publics et d’enrichissement illicite » sur la gestion de différents fonds, notamment 12 millions de dollars et plus de 612 milliards de francs guinéens.
En prenant la parole, l’avocat de l’État a soutenu que les deux prévenus n’ont pas travaillé ensemble et donc qu’ils n’ont pas pu détourner les montants incriminés ensemble, vu que « la responsabilité pénale est personnelle ».
À cet effet, il a indiqué que l’ex-ministre Ibrahima Kourouma n’a pas su apporter des justificatifs par rapport à plusieurs sommes. Ce qui, selon la partie civile, est un élément prouvant le « détournement de deniers publics ».
Pour le deuxième prévenu, il a estimé que ce dernier non plus n’est pas « blanc comme neige ». Indiquant par ailleurs que ce dernier non plus n’a pas pu justifier la somme de 57 milliards 242 milliards 357 mille 211 francs qu’il a eu à gérer.
Pour asseoir l’accusation d’enrichissement illicite, il a fait remarquer que le « patrimoine immobilier des prévenus est plus important que leurs revenus signalés ».
Ainsi, il a demandé à la cour de condamner Ibrahima Kourouma au paiement de 550 milliards 278 millions 427 mille 598 francs guinéens, plus 12 millions de dollars américains. Mais aussi au paiement de 100 milliards de francs à titre de dommages et intérêts.
Il a sollicité que le juge condamne Mohamed V Sankhon au paiement de 57 milliards 242 millions 357 mille 211 francs guinéens à titre principal et 50 milliards de francs guinéens à titre de dommages et intérêts.
Il a aussi demandé la confiscation de tous leurs biens cités dans l’ordonnance de renvoi et dans le courrier du conservateur foncier.
À son tour, le parquet, à travers l’un des substituts du procureur, a étayé les reproches faits aux prévenus.
Il a indiqué que le ministre doit « avoir du courage pour s’excuser auprès du peuple de Guinée » en ce qui concerne la gestion qu’il a faite du ministère et des fonds.
Au sujet de l’enrichissement illicite, il a indiqué que tous les terrains des prévenus ont été acquis pendant qu’ils occupaient le poste de ministre. C’est l’argent du peuple qu’il a utilisé à des fins personnelles.
Il a sollicité que le juge déclare les prévenus suffisamment coupables des infractions de détournement public et d’enrichissement illicite, et de condamner chacun à 5 ans d’emprisonnement et à 50 milliards de francs guinéens d’amende.
Il a aussi demandé de déclarer la partie civile recevable en sa constitution et la confiscation des biens déjà identifiés des prévenus et ceux que la DOCAD va identifier dans l’avenir.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com