Censure

L’UFDG épargnée, le RPG et l’UFR sanctionnés : Un calcul politique ?

La récente décision du gouvernement de suspendre le RPG Arc-en-ciel (RPG AEC) et l’Union des Forces Républicaines (UFR) pour une durée de 90 jours suscite un vif débat en Guinée. Officiellement, cette mesure est motivée par le non-respect de certaines obligations administratives, notamment l’absence de documents requis et l’organisation tardive des congrès de ces partis.

Faut-il rappeler que l’ancien parti au pouvoir, et le parti de l’ex-Premier ministre Sidya Touré figurent parmi les plus grandes formations politiques du pays au regard des dernières élections? Leur mise à l’écart pour trois mois est donc perçue par certains observateurs comme une décision extrême, une tentative de fragilisation de la classe politique.

Par ailleurs, la décision gouvernementale laisse un autre acteur politique majeur, l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), en activité pour encore 45 jours, le temps que le parti de Cellou Dalein Diallo organise son congrès.

Une manœuvre favorable à Ousmane Gaoual Diallo ?

Derrière cette décision qui donne un moratoire à  l’UFDG, certains y voient un calcul politique en faveur d’Ousmane Gaoual Diallo, ministre porte parole du gouvernement de la Transition. Ancien cadre influent de l’UFDG, ce dernier ne cache plus son ambition de reprendre la tête du parti face à Cellou Dalein Diallo. En autorisant l’UFDG à poursuivre ses activités, le gouvernement évite de lui mettre des bâtons dans les roues alors que le parti est en pleine crise interne.

La rivalité entre Ousmane Gaoual Diallo et Cellou Dalein Diallo s’intensifie, notamment sur la tenue du prochain congrès de l’UFDG. Les deux camps ont annoncé des dates divergentes, accentuant le climat de tensions au sein du parti. Si l’UFDG avait été suspendu à son tour, cette querelle interne aurait été temporairement gelée, ce qui aurait pu jouer en défaveur d’Ousmane Gaoual Diallo.

Vers une recomposition politique sous contrainte ?

Au-delà de la simple question administrative, cette suspension soulève des interrogations sur l’avenir du paysage politique guinéen sous la Transition. Entre divisions internes et restrictions imposées aux principaux partis politiques, le pouvoir semble jouer une partition délicate. Reste à savoir si ces décisions permettront une recomposition durable du champ politique ou si elles renforceront, au contraire, la méfiance et les tensions dans un climat déjà fragilisé.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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