La phase des plaidoiries et réquisitions dans le dossier impliquant l’ancien ministre de l’enseignement pré-universitaire, Ibrahima Kourouma, et Mohamed V Sankhon, DAF du même département, est close. Le délibéré est attendu le 16 avril 2025.
Lundi dernier, après la réquisition du parquet spécial, l’avocat de Mohamed V Sankhon, dans sa plaidoirie, avait demandé la libération de son client. Pour l’occasion, il s’est attelé à déconstruire les accusations de détournement de deniers publics et d’enrichissement illicite, qui pèsent contre son client.
Même exercice pour les avocats de l’ancien ministre ce mercredi 19 mars. Ils ont à tour de rôle tenté de prouver l’innocence de leur client.
Ils ont notamment signalé que le ministère public n’a pas « respecté les règles de procédure pénale et celles en matière de gestion budgétaire.»
Ils se sont également attaqués au rapport dressé par l’inspecteur général d’État. Selon eux, ce « rapport n’a respecté aucune forme et que les experts aient refusé le contradictoire ».
Les avocats de l’ex ministre ont demandé au juge de ne pas voir leur client comme « un ancien ministre, mais comme un simple citoyen guinéen. »
Après leurs avocats, les prévenus ont eu la parole pour leurs derniers mots. L’ancien ministre a réitéré sa foi en la justice. « À l’issue de ces débats, et moi je suis certain qu’on a tous compris que de ceux dont on parle, le détournement dont on parle n’existe pas. Quand je suis venu ici à la barre la première fois, j’ai dit que j’ai confiance en la justice guinéenne et pour rien au monde je n’allais me soustraire (…) on a un juge qui a une probité morale très forte. C’est un constat (…) Je m’en remets à vous, monsieur le juge. Je reste convaincu que c’est le droit qui a été dit, je rentrerai chez moi », a-t-il affirmé.
Quant à Mohamed V Sankhon, il a estimé avoir fourni assez de pièces justificatives, mais exprimé son incompréhension sur le fait qu’il soit le seul épinglé : « il y a deux acteurs principaux dans l’exécution d’une dépense publique dans sa phase administrative. Malheureusement, moi je n’ai pas retrouvé ces deux acteurs-là. Il s’agit de l’ordonnateur et du contrôleur financier. Moi, je ne représente qu’un service d’appui auprès d’un ordonnateur afin de l’aider à faciliter l’exécution de son budget (…) Je n’ai vu aucun de mes confrères à cette barre, les différents DAF ou contrôleurs financiers, le CIS, mais aussi les différents ordonnateurs, même mon ordonnateur, avec lequel j’ai eu à exécuter la défense 2020 jusqu’à 2021.»
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com