Les débats dans le dossier en appel de Mohamed Diané, ancien ministre de la Défense, se sont poursuivis ce jeudi 20 mars.
Le prévenu a répondu aux questions de ses avocats sur l’exécution des budgets lorsqu’il était encore en exercice.
L’ex-ministre de la Défense se dit étonné d’être à la barre sans l’intendant dudit ministère, qui, selon lui, est le gestionnaire des fonds du département.
Ce qui a amené l’un de ses avocats à demander à la cour la comparution de l’intendant du ministère de la Défense nationale.
Les avocats se sont également intéressés à la procédure et à la somme reprochée à leur client. À cet effet, ce dernier a signalé le retard que les parties ont accusé à lui notifier ce qui lui est reproché. Je n’ai vu aucune plainte. C’est dans la salle ici, lors de la dernière audience, que l’avocat de l’agent judiciaire a curieusement parlé que de 500 000 milliards détournés », a-t-il mentionné.
Ces propos ont conduit l’avocat à s’attaquer à la première décision prise par la chambre de jugement de la CRIEF. Il soutient que le juge d’instance n’a visé aucun document pour dire où il a trouvé la somme de 500 000 milliards reprochée à leur client.
Brandissant toujours la même décision, l’avocat a voulu clarifier la signification du terme « crédit » en finance publique. Il a fait savoir qu’il s’agit d’une somme dont l’utilisation a été permise à un ordonnateur, mais nullement une somme d’argent mise à sa disposition. Donc, de ce fait, il a voulu prouver que des « crédits » n’étant pas des fonds ne peuvent être détournés.
Après avoir questionné longuement Mohamed Diané, notamment sur les passations de marchés, l’avocat de l’État a sollicité qu’en plus des infractions actuelles, d’ajouter celle de la « corruption ». Cela, parce qu’il soupçonne « la violation des codes des marchés publics », concernant l’attribution d’un marché de plus de 11 milliards à la société Djoma, sans mettre d’autres entreprises en concurrence.
Ce à quoi les avocats de la défense se sont opposés. Le premier affirme qu’il y a eu la concurrence entre trois entreprises et qu’il va communiquer des pièces.
Un autre a estimé que les faits de corruption avaient déjà été écartés dans cette affaire. Il a donc jugé cette demande « déloyale ».
Le ministère public s’est joint à la demande de l’avocat de l’État.
Le juge a rejeté l’ajout des faits de « corruption », étant donné qu’un non-lieu avait été prononcé pour ces faits, et renvoyé l’affaire au 10 avril pour la poursuite des débats.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com