Censure

La CRIEF s’essouffle-t-elle ? Le nombre de dossiers à traiter baisse

Le parquet spécial de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a tenu une conférence de presse ce vendredi 21 mars 2025 pour faire le point sur l’évolution des dossiers en cours. La greffière Hélène Coker a présenté un état détaillé des affaires traitées, en précisant leur état d’avancement et leur nature.

Selon les chiffres communiqués, la CRIEF a reçu un total de 226 dossiers entre le 26 janvier 2022 et le 21 mars 2025. Parmi eux : 82 dossiers sont en instruction devant les chambres compétentes ; 48 dossiers sont en attente de jugement ou en appel ; 61 dossiers ont été jugés, avec des décisions de relaxe, de non-lieu ou de condamnation ; 15 dossiers ont fait l’objet d’un pourvoi en cassation devant la Cour suprême ; 35 dossiers ont été classés sans suite.

683 personnes poursuivies, 62 condamnations

Concernant les personnes mises en cause dans ces affaires, la CRIEF recense 683 individus et entités poursuivis, répartis comme suit : 507 hommes, 64 femmes et 112 personnes morales (entreprises, institutions…). 141 personnes ont été relaxées, bénéficié d’un non-lieu ou d’un classement sans suite. 62 condamnations ont été prononcées, dont 61 hommes et 1 femme.

22 individus sont actuellement en détention dans le cadre de procédures encore en cours.

Une majorité d’infractions économiques et financières

Les infractions traitées par la CRIEF concernent principalement les crimes économiques et financiers, avec : 212 dossiers relatifs à des affaires de détournement de fonds publics, abus de confiance, escroquerie, corruption, blanchiment d’argent, fraude fiscale, etc. 11 dossiers liés à des atteintes à la santé publique (trafic de produits pharmaceutiques et substances psychotropes).

3 dossiers concernant des atteintes à l’environnement (pollution marine, exportation illégale de bois précieux).

Un nombre de dossiers en baisse depuis 2022

Le parquet spécial a également présenté l’évolution du nombre de dossiers reçus au fil des années : 111 affaires en 2022 ; 52 en 2023 ; 47 en 2024 ; 16 depuis le début de l’année 2025.

Ce bilan, bien que détaillé, soulève des questions sur l’efficacité de la lutte contre la corruption et les infractions économiques en Guinée. La baisse du nombre de dossiers est-elle le signe d’un essoufflement des poursuites ou d’une amélioration de la gouvernance ? Ou une diminution des dénonciations ?

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

 

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