On nous avait promis du rêve, on nous a offert une farce. Le Syli National, cette équipe autrefois redoutée, est aujourd’hui un feuilleton à rebondissements où le suspense ne réside plus dans la victoire, mais dans la profondeur de la déception.
Ce vendredi encore, dans un match d’anthologie pour les amateurs de somnifères, la Guinée a réussi l’exploit de concéder un nul face à la Somalie. Oui, la Somalie. Cette équipe qui, jusqu’ici, collectionnait les défaites comme d’autres accumulent les promesses non tenues. Mais grâce au Syli National, voilà que nos amis somaliens découvrent les joies d’un premier point en éliminatoires.
Mais rassurez-vous, le ministre des Sports Bogola Haba et le président de la FEGUIFOOT, le tout-puissant roi Boubah Sampil, ont encore quelques tours dans leur sac. Entre deux discours enflammés sur le renouveau du football guinéen, ils tenteront de nous faire croire que tout va bien, que l’avenir est radieux, et que cette équipe en panne sèche va bientôt se transformer en machine de guerre.
En attendant, l’Algérie et le Mozambique, eux, empilent les points comme on ramasse actuellement des mangues à Kindia. Pendant ce temps, le Syli, troisième avant la rencontre, se devait de gagner pour garder un semblant d’espoir. Résultat ? Une inefficacité offensive qui ferait rougir une équipe de quartier.
Mais ne soyons pas trop sévères. Après tout, l’objectif n’a jamais été la qualification, mais l’entraînement mental des supporters à l’acceptation de l’échec. Une thérapie collective à grande échelle, orchestrée avec brio par le tout puissant président de la FEGUIFOOT.
Prochain rendez-vous, le 25 mars à Kampala contre l’Ouganda. Avec un peu de chance, on y apprendra peut-être une nouvelle définition du mot espoir. Mais en attendant, réjouissons-nous : la Guinée vient d’entrer dans l’histoire en offrant un point à la Somalie. Voilà une trace indélébile dans les annales du football. Bravo, messieurs !
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com