Sommer de libérer le marché de Bantounka 1 à Cosa, femmes, hommes et jeunes ont battu le pavé dans la matinée de ce lundi, en signe de protestation. Ils dénoncent des cas de malversations opérés par plusieurs opérateurs économiques en complicité avec le maire de la commune de Lambangni.
Armés de pancartes, ces manifestants ont effectué une marche non violente en périphérie de l’espace convoité.
Très attachés à ce lieu de négoce, ils appellent le président Mamadi Doumbouya à la rescousse. « Nous demandons au général Mamadi Doumbouya de nous aider. Ils sont venus ici l’autre fois pour nous dire qu’ils nous donnaient 72 heures pour libérer le marché. Nous avons fait des démarches et compris qu’ils sont dans l’erreur. En réalité, c’est le fait que Cosa n’enregistre plus de manifestations comme avant qui ne leur plaît pas. Ils veulent donc s’attaquer à notre marché pour que nous manifestions afin de les satisfaire. Mais ils oublient que, ici, nous prônons la paix, nous ne sommes plus pour la violence. Dites au Président de la République de nous aider à sauver notre marché. On est en train de mentir sur le Président, en disant que c’est lui qui a ordonné la réquisition de ce marché. Les opérateurs économiques qui sont ici n’aiment pas le Président », a révélé Thierno Marouf Bah, un des manifestants.
Hormis les opérateurs économiques, ces manifestants accusent également les autorités administratives de leur commune : « C’est le maire de la commune de Lambangbi qui a facilité toute cette manigance. Cette affaire de bail remonte à l’époque où les communes n’étaient pas encore divisées. C’est un certain Sacko qui est derrière, avec un actionnaire nommé Maladho, qui serait trésorier de l’UFDG. Ils ont attribué tous les marchés de Ratoma à l’époque uniquement pour faire pleurer nos mamans. Que le Président nous vienne en aide. Cette affaire de bail est nulle et non avenue. C’est juste pour semer des troubles ici. Nous ne voulons plus de troubles à Cosa. »
Il s’est par ailleurs accentué sur « l’erreur » qu’est en train de commettre ceux qui veulent leur retirer le marché. « Vous devez savoir que ce marché n’est pas un domaine de l’État. C’est l’ancien chef de ce quartier, feu Bailo Bah, qui a octroyé cet espace aux femmes de Cosa pour en faire un marché. Si les opérateurs économiques veulent construire un marché, qu’ils cherchent un autre domaine, au lieu de venir nous perturber sur un terrain que nous occupons depuis plus de 30 ans. Il y a plus de 2000 personnes qui travaillent dans ce marché. Faut-il mettre tous ces gens au chômage à cause d’une seule personne ? Je dis non. L’opérateur économique en question est un certain Aliou. Ici, c’est un marché privé et non public ; nous avons tous les documents et nous payons toutes les taxes auprès de l’administrateur du marché. Que le Président nous aide. Qu’ils montrent aux gens de Cosa qu’il nous aime. Le 5 septembre 2021, le Président avait besoin de nous ; nous avons répondu. Cette fois, c’est nous qui avons besoin de lui, pour qu’il vienne à notre aide. Nos mamans souffrent. Certains m’ont dit qu’ils préfèrent mourir que de laisser ce marché entre les mains d’une autre personne. Ils ont mis toute leur vie ici », a-t-il affirmé.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com