Censure

Des opérateurs économiques mettent en garde le maire de Lambayi : « si le maire se hasarde à toucher une brique… »

Après le président de la délégation spéciale de Lambayi, autour du collectif des commerçants et opérateurs économiques du marché de Bantounka 1 de prendre la parole, ce jeudi. Par la voix d’Ibrahima Diallo, ils ont tout d’abord évoqué la durée et l’argent généré par la transaction. « Le bail est fait à la mairie de Ratoma, conduit par monsieur Alpha Oumar Sacko. La période du bail est de 45 ans. La redevance est de 5 millions par mois, soit 60 millions par an. Contrairement à ce que monsieur le président de la délégation spéciale de Lambangni, monsieur Fafa M’bira Mané a dit : une redevance de 85 millions de francs guinéens par mois, soit un milliard 20 millions par an. Aucun marché de la République de Guinée ne peut donner ce montant en droit de marché, sachant que l’impôt ne relève pas de la commune. Les 60 ans dits par le président de la délégation spéciale de Lambangni, monsieur Fafa M’bira Mané, sont venus de nulle part. Ils ne sont pas habilités à bayer ni à révoquer », affirme-t-il.

Contrairement au maire, il estime qu’une action est bien possible pour faire marche arrière : « ils veulent jouer au banditisme intellectuel. Ça ne marchera pas. Pour preuve, dans l’article 19 de l’ancien bail qu’ils ont falsifié, au niveau de la résiliation, il est dit : le présent contrat peut être résilié à l’amiable et de commun accord des parties ou par les motifs d’intérêt général ; le contrat peut être annulé de plein droit par la mairie sans que le preneur ne prétende à un remboursement, ou sous réserve de poursuites judiciaires dans les cas suivants : non-respect des clauses financières ou du programme d’investissement convenu. Mais le président de la délégation de Lambangni nous parle d’un contrat irrévocable que lui-même a signé. Où est le sérieux ? », s’interroge-t-il.

Il est aussi revenu sur l’origine du contentieux. « Ils sont venus nous dire : S' »il vous plaît, est-ce que vous négociez avec le bailleur ? » On a dit qu’il n’y a aucun problème. Qu’il vienne sur la table pour qu’on négocie. On a dit qu’il faut dédommager l’ensemble des occupants. Le maire nous dit qu’ils ne vont pas dédommager. On leur a dit qu’il faut dédommager les gens à hauteur de 37 millions par boutique. Ce qui fait 9 milliards et qu’après les négociations, les occupants restent. On a dit okay. Mais après, ils sont venus nous dire qu’ils ne vont pas dédommager, mais qu’ils vont laisser les gens comme ils sont après la construction. Nous leur avons dit de faire un papier. Ils ont dit qu’ils ne font pas. S’ils ne font pas un papier juridique, si un notaire ne signe pas un papier, où est la loi ? Quelque chose de 60 ans. On n’est pas dupe », dit-il.

Et avec sarcasme, Ibrahima Diallo dément une autre accusation du maire de Lambangni : « Vous pouvez aller tout de suite sur le terrain, demander aux occupants : vous payez ou vous ne payez pas ? Ils vous diront : on paye chaque mois 15 mille ou 25 mille. Même par rapport au gardiennage, ils paient. C’est des contre-vérités, c’est l’argent, ils bouffent entre eux là-bas. Ça me fait rire quand même. Cela a suffisamment de personnes pour sortir. Ce n’est même pas Cosa qui est sorti, c’est ceux qui sont dans le marché. Nous sommes très matures. Nous ne pouvons pas aller à Hamadallaye pour envoyer des gens… »

Ces opérateurs économiques rassurent : les menaces du maire ne les affectent nullement. « Rassurez-vous, nous ne pouvons pas parler. Si on n’est pas, on n’a pas une assurance que ça ne se passera pas. Le bail là n’est pas un bail. À partir du 15, là, vous saurez la vérité parce qu’on ne va pas toucher le marché, le 15 ne marchera pas. Je vais vous dire, même ceux qui sont venus cocher, est-ce que vous savez, ce ne sont pas les autorités compétentes qui ont coché ? Ils ont pris un gars du marché qui s’appelle Samba, celui qui est parti cocher à 02 h 00 du matin. L’État a peur de quelqu’un ? L’État fait les trucs en plein jour. Ça veut dire qu’il y a anguille sous roche. Le combat, c’est entre eux là-bas. Alors nous, on n’a rien à voir. Parce que le bail est nul et non avenu. Et si le maire, Monsieur Fafa M’bira Mané, se hasarde à toucher une brique, il subira les rigueurs de la loi », prévient-il.

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.