Censure

Kaloum : le corps d’Oumou Maïga retenu à la morgue, sa famille appelle à l’aide

La famille d’Oumou Maïga, jeune femme décédée à la suite d’une violence conjugale, la semaine dernière ne sait plus à quel saint se vouer. Plusieurs jours après cette fin tragique, la famille n’arrive pas à faire le deuil, le corps étant retenu à la morgue du CHU Ignace Deen. En effet, on demande à la famille le paiement de plus de 3 millions de francs guinéens pour l’autopsie du corps.

Problème : la famille, déjà éprouvée par cette perte prématurée, manque de moyens pour pouvoir s’acquitter de la somme.

Hawa Maïga revient sur les démarches infructueuses menées auprès de l’établissement sanitaire. « Nous avons fait des démarches sans succès, nous avons tapé à toutes les portes, mais nous ne sommes toujours pas entrés en possession du corps de ma sœur. À la morgue, on nous dit qu’il faut procéder à l’autopsie du corps avant de nous le remettre. À la médecine légale, on nous dit que la facture de cette autopsie est de 3 millions 500 mille GNF. La famille de l’époux de ma sœur dit qu’elle n’a pas d’argent, nous non plus ; on n’a même pas de quoi nourrir les enfants laissés par ma sœur. Où peut-on trouver ce montant ? On nous dit que l’affaire est en cours, mais jusqu’à présent, nous n’avons aucune visibilité encore. Hier, ma maman et moi nous sommes rendus chez le chef de quartier pour qu’il nous aide à entrer en possession du corps de ma sœur », a-t-elle relaté.

Cependant, la visite d’une délégation ministérielle fait renaitre l’espoir. « Ce matin, un ministère dont on ignore le nom a dépêché une équipe ici pour prendre de nos nouvelles. Ils ont dit que le ministre n’était pas là quand l’acte s’est passé, mais qu’il est revenu et qu’ils vont lui rendre compte pour nous revenir d’ici jeudi. Donc, c’est ce que nous attendons », a confié notre interlocutrice.

Elle a terminé en lançant un appel : « Nous demandons aux autorités, au Président de la République plus particulièrement, de nous aider à entrer en possession du corps de ma sœur. La laisser coucher là-bas comme ça n’aide en rien ; nous voulons l’enterrer. »

Pour sa part, Djenabou Keira, la mère de la défunte, demeure inconsolable. Elle s’inquiète du sort des 5 enfants laissés par sa fille. « Je n’ai ni la force ni les moyens de prendre ces enfants en charge. Je demande au Gouvernement et aux personnes de bonne volonté de m’aider. Le décès de ma fille m’affecte, mais surtout l’avenir des enfants qu’elle a laissés qui m’inquiète le plus. Même ce matin, l’un de ses enfants me demandait de l’envoyer chez sa maman. Je ne sais pas aujourd’hui quoi répondre.  Même hier, on était à l’hôpital, surtout pour le plus petit qui tombe malade souvent », a-t-elle révélé.

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

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