Mohamed Diané, ancien ministre de la Défense sous le défunt régime, était de nouveau devant la chambre d’appel de la CRIEF, ce jeudi 10 avril 2025.
Le verdict rendu par la chambre de jugement de la CRIEF le 18 décembre dernier le reconnaît coupable de « détournement de deniers publics, d’enrichissement illicite et de blanchiment des capitaux ».
À l’audience du jour, l’ex-ministre et ses avocats tentent d’invalider cette décision. Les débats ont tourné sur les faits d’« enrichissement illicite ». Mohamed Diané a expliqué la provenance de ses avoirs et les raisons de son silence prolongé à la barre.
« Je n’ai pas parlé devant la chambre de jugement parce que tous mes droits ont été violés. Toutes les conditions d’un jugement équitable n’étaient pas remplies. Vous savez, moi je ne suis pas un bavard attiré par les lumières de la caméra. J’ai toujours travaillé dans l’ombre. Je suis un enseignant-chercheur. J’ai intégré la fonction publique en 1982 », a-t-il déclaré.
« Ils ont distribué une liste des biens immobiliers qu’ils m’ont attribués à tort. C’est pourquoi je demande les copies des titres fonciers des biens qu’ils m’ont attribués pour savoir ce qui m’appartient et ce qui ne m’appartient pas. Ils n’ont attribué plus de 40 propriétés, pourtant le ministère de l’Urbanisme parle de 12 propriétés. Même cela, je conteste. Je n’ai aucune école à Kankan ni ailleurs. Avant d’être ministre, j’étais dans les affaires. J’étais avec mon frère dans une affaire de pierres semi-précieuses. Et j’ai bâti la plupart de mes biens là-dedans. « Et je suis également consultant », a-t-il précisé.
Le juge a renvoyé l’affaire au 17 avril prochain, à la suite de la réaction des différentes parties.
Pour rappel, l’ancien ministre de la Défense a été condamné à 5 ans d’emprisonnement, au paiement d’une amende de 5 milliards et 500 milliards de francs guinéens à titre de dommages et intérêts, mais aussi à la confiscation de tous ses biens immobiliers et bancaires au profit de l’État.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com