Lancé le 24 novembre 2022, le cadre de dialogue dit « inclusif » a enfin produit des résolutions, sans -faut-il le rappeler-, trois (3) entités politiques et une faîtière de la société civile. La cérémonie de remise officielle du document y afférent au président de la transition s’est tenue au palais Mohamed 5 de Conakry ce mercredi.
13 thématiques ont fait l’objet de débats dans l’intervalle du 24 novembre au 20 décembre 2022. D’après Dr Makalé Traoré, porte-parole des facilitatrices, 35 résolutions ont été produites après 74 jours.
Elle a également indiqué la méthode de travail empruntée pour en arriver là : « le rapport des 35 jours de tournée dans les états-majors des coalitions politiques et des faîtières de la société civile, dont 10 jours avec monsieur le premier ministre. 39 entités ont été rencontrées dont 25 politiques et 14 de la société civile ; trois (3) entités politiques et une faîtière de la société civile n’ont pas participé à ce dialogue malgré cinq (5) sollicitations par écrit. Les échanges ont été libres, contradictoires, équilibrés, transparents mais aussi passionnés. »
En matière de résolutions retenues par les participants à ce cadre de dialogue, Dr Makalé Traoré a fait la liste exhaustive des points. Il s’agit de : » l’identification générale des populations et de l’habitation ; assurer la gratuité de la délivrance des actes d’état civile dans le cadre du programme national de recensement administratif à vocation d’état civile; fixer la date limite à 35 ans minimum et 75 ans maximum pour les candidatures à l’élection présidentielle, mais la résolution ajoute que pour les prochaines élections, les personnes ayant 75 ans révolu au 31 décembre 2024 seraient autorisées à être candidates ; prévoit des poursuites judiciaires contre l’auto proclamation des candidats aux différentes élections avant la proclamation officielle des résultats définitifs; exige un débat médiatisé au premier et au second tour entre les différents candidats à l’élection présidentielle; observer une trêve générale des manifestations sociopolitiques sur les voies durant les 24 mois de la transition; encourager la justice à diligenter le traitement des dossiers judiciaires concernant les acteurs sociaux et politiques; demander à l’Etat de revaloriser le niveau de traitement salarial du personnel civil de l’Etat; punir sévèrement les auteurs des mutilations génitales féminines, du mariage précoce, du viol et les autres formes de violences basées sur le genre; mettre en place immédiatement un comité permanent de suivi et évaluation des résolutions du cadre de dialogue sous la coordination du premier ministre, chef du gouvernement…. »
Après avoir suivi ce compte rendu, le premier ministre dans son discours a réitéré la « politique de la main tendue » qui sera « maintenue tout le long de ce processus afin d’y associer tous les acteurs, encore hésitant à ce jour. »
Par ailleurs, il a rassuré qu’à « compter d’aujourd’hui, notre attention sera portée sur les possibilités de mise en œuvre des recommandations du cadre de dialogue pour une transition apaisée et réussie. Parmi ces recommandations, celle portant sur la mise en place de l’opérationnalisation d’un comité permanent de suivi et évaluation des résolutions du cadre de dialogue inclusif inter-guinéens s’avère primordiale et urgente ».
Quant au Président de la transition, Mamadi Doumbouya, il a remercié les participants, avant d’inviter les uns et les autres à mettre, « en avant l’intérêt de notre pays ».
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com