Censure

Incendie au grand marché de Conakry/ Un sinistré accuse les gestionnaires

Un incendie a ravagé dans la soirée de ce mardi le bloc C du grand marché de CONAKRY (Sokoba) situé à Dabondy dans la commune Matam.

Bien que d’importants dégâts matériels soient à déplorer, aucune perte en vies humaines n’a été signalée par les agents des forces de défense et de sécurité qui étaient massivement présents sur les lieux.

Selon des témoins, ce bâtiment abrite des boutiques de stockage de produits de vente, dont une grande quantité d’huile végétale; des salons de coiffure et ateliers de couture…

Rencontré sur les lieux, Émile Tolno, patron d’une ONG qui s’occupe de la promotion des femmes et victimes nous a expliqué son malheur. « Les dégâts sont énormes. Tous les magasins ont brûlé. Dans mon bureau j’ai beaucoup d’ordinateurs, y compris les habits et les tenues des enfants. Les machines on n’en parle même pas. J’ai plus de quatre classes qui sont complètement équipées pour un effectif de plus de 450 jeunes filles que j’aide à être autonomes. Et aujourd’hui regardez avec quoi je m’en sors » a-t-il dit presqu’au bord des larmes.

A en croire ce sinistré, ce drame est de la faute des gestionnaires du grand marché, qui gèrent très mal le recrutement du personnel. « Il y a aucun appel à passer. Mais plutôt, il faut regarder la réalité. Les libanais là embauchent les jeunes Guinéens en les sous-traitant et en trois mois, je ne t’observe pas, je t’enlève, j’envoie un autre. Quel est le travail que tu peux faire pour être satisfait ? En pleine journée, et avec ce mois de Mars on fait la soudure. Et c’est cette soudure qui a provoqué tout ça. Imaginez, toi qui travaille ici, on t’enlève, on n’en amène un autre à ta place. Est-ce que la personne qui viendra après toi connaît ici comme toi ? Il ne peut pas le faire comme toi. Et voilà à quoi on est réduit. »

Les actions pour éteindre les flammes se sont poursuivies jusqu’à tard la nuit. Les sapeurs pompiers bien qu’étant mobilisés ont eu du mal à gérer les flammes attisées par des produits inflammables.

C’est dans cette ambiance que le Commandant Aicha Sanguiana Camara, cheffe service incendie et de secours de la commune de Matoto, nous a expliqué les circonstances de leurs interventions. « On nous a alerté après 18h, qu’il y a un incendie au marché de Dabondy. Donc immédiatement j’ai détaché l’équipe parce que moi j’étais prête à rentrer. Donc l’équipe de Kaloum aussi a bougé, puisque Matam relève de Kaloum. L’aéroport a également bougé. Donc, j’ai trouvé les trois équipes entrain d’intervenir sur place. Vu l’ampleur du feu, j’ai appelé nos collègues de TOPAZ, vu qu’ils ont des camions de grande capacité et des citernes. C’est ceci qui nous apporte leur aide. Donc, on est venu sur le terrain et on nous nous dit c’est quel genre de combustible qui se trouve dedans. Puisque, on ne peut éteindre un feu sans connaître ses combustibles. Donc d’autres ont mis du savon, et nous, il y a des emisseurs qu’on a mis dans d’autres camions pour pouvoir éteindre le feu. Parce que ça c’est un feu qu’on peut dire hydrocarbure, puisque c’est l’huile seulement qui est dedans. »

Sur le terrain, Souleymane Diallo de la chambre du commerce de Matam, a jugé ces faits « déplorables et très tristes ».

Avant de nous confier qu’il n’existe pas pour l’heure, « de bilan réel exhaustif. Mais, nous allons nous rapprocher des opérateurs concernés, il vont essayer de nous faire le bilan de leurs stocks et de leurs marchandises. Afin de vous donner des informations sur les sommes d’argent qui sont entrain de partir en fumée. »

Au moment où nous quittions les lieux 22h, le feu qui s’était déclaré vers 18h continuait à embraser ce bâtiment de fer.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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