C’est pour s’élever contre l’octroi de leurs places à un particulier que des femmes du marché Enco 5 ont manifesté ce lundi dans les environs dudit marché. Faisant du bruit avec des ustensiles, ces femmes ont également scandé des slogans hostiles à l’encontre du maire de la commune de Ratoma.
Adama Bayo est l’une d’entre elles. Elle nous fait part des tracasseries qu’elles vivent. « Nous souffrons, nous n’avons pas de place dans ce marché. Nous sommes là depuis des années maintenant. Auparavant, cette cour était un terrain de football pour nos enfants. Quand on a appris que les autorités ont récupéré les lieux et qu’elles veulent mettre à la disposition d’un particulier on a demandé à avoir des places à l’intérieur, chose que les dirigeants ont refusé. Plus tard ils en ont fait un centre commercial. Tout a commencé hier, quand nous avons été informé qu’ils ont mis les croix sur nos conteneurs, nous demandant d’enlever nos boutiques au profit du nouveau centre commercial qu’ils ont installé juste derrière nous. C’est là où nous gagnons notre pain donc on est pas prêt à quitter au profit d’un particulier disant que c’est le passage des camions sous l’ordre du maire Sacko. Nous ne sommes pas sur la route , nous sommes derrière les murs et ils nous ont trouvé ici. c’est ici notre bureau qu’ils nous laissent tranquille. »
Quant à Mohamed Diané Camara, président du conseil du marché, il dit avoir pris langue avec les autorités qui promettent qu’une délégation se rendra sur les lieux dans les prochains jours. « Les femmes nous ont informé depuis hier nuit que les gens sont venus mettre les croix sur leurs boutiques. Le vendredi soir, il y’a une délégation du gouvernorat et de la commune qui est venue nous dire qu’elle est venue mettre les croix sur les places des femmes. C’est là qu’on a demandé si c’est un déguerpissement général ou si ça ne concerne que les femmes ? Ils ont dit que c’est dans un intervalle bien défini et que cela relevait d’un ordre. Chose qui a été exécutée ce matin sous les yeux des femmes qui sont là depuis l’aube. »
L’administrateur dit qu’il a informé la mairie et la gouverneure qui à leur tour demandent à ce que les femmes se calment dès demain qu’ils dépêcheront une délégation qui sera là.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com