Censure

Alpha Condé, la défunte épouse et la… fille atypique

Une grande et brave dame, aimée de ses compatriotes  – on en a encore plus la preuve depuis son décès-, risque d’être enterrée dans le chaos et la division (si jamais un imam concède à prier sur sa dépouille, sans la bénédiction de son mari encore vivant), par la faute d’une fille déboussolée qui n’a visiblement pas assimilé toutes les contraintes liées au mariage musulman, africain.

Le message vu par lindependant.org est sans ambages : « Bonjour à tous, Suite au *refus catégorique de la fille * sous l’influence du *CNRD en complicité avec les autorités Françaises *pour le passage du corps en Turquie * , la levée de corps de Hadja Djènè Kaba , initialement prévue pour *demain 13 Avril 2023 à partir de 14h00* est reportée à une date ultérieure.

En effet, contrairement à toutes les lois de l’islam et du mariage, Les autorités de la Guinée en complicité avec le quai d’Orsay ont donné des instructions fermes pour que le corps soit directement rapatrié à Conakry contre la volonté du Président Alpha CONDÉ.

Tous les militants et amis du Président Alpha Condé *ne sont plus invités à se mobiliser* .

Merci à tous de rester chez soi et de suivre la volonté du mari de la défunte. ». Désastreux !

Ainsi, feue Hadja Djèné Kaba, qui n’a acquis le titre de Première dame de la République qu’après son mariage avec celui qui se hissera à la tête de la Guinée en 2010, cette femme exemplaire qui menait une vie discrète et digne, qui n’avait jamais été sous les lambris d’un palais avant que le Bon Dieu ne lui fasse cette grâce, risque être enterrée dans la confusion alors qu’il y a moyen de faire autrement, en respectant et sa tradition et sa religion.

Dans la dignité et le respect, en dépit de la maladie qui la rongeait à petit feu, cette femme est restée aux côtés de son époux pendant 13 ans, n’a jamais émis la moindre plainte en public, a toujours affiché avec fierté son mariage dans ses messages publics, en dépit des commentaires malveillants, des spéculations tendancieuses, des épithètes et autres quolibets.

L’affaire aurait pu passer inaperçue s’il ne s’agissait pas de l’épouse d’un ex chef de l’Etat guinéen renversé par un putsch militaire, et si les effluves de ce qui s’apparente à une honteuse manipulation n’émanaient pas d’un enregistrement qui révèle finalement le vrai rôle d’une fille qui a (trop) vite oublié le chemin parcouru par sa mère, dans l’honneur.

Il est quand même curieux que les êtres humains soient enclin à voir la paille dans les yeux des autres en feignant d’ignorer la poutre bien installée dans les leurs.

Parler, sur la base de ouï dire et d’informations forcément parcellaires et biaisées, en dehors de la principale intéressée décédée (qui a été la seule à gérer son foyer conjugal !), des conditions d’un mariage ne relève ni plus ni moins que de la fumisterie.

Car, ceux-là même qui animent ce débat aussi malsain qu’insensé, savent pertinemment qu’il est quasiment impossible, sauf en faisant sciemment entorse à toutes les règles prescrites par l’Islam, de débuter une prière mortuaire ou toute autre activité visant une femme mariée, musulmane, africaine, sans le feu vert du veuf, qui plus est de son vivant.

Pour les enfants, surtout en cas de décès de leur mère (Ndlr : les funérailles d’un père peuvent être gérées par son premier fils ou l’un de ses fils choisi), toute parole haute alimente inutilement le psychodrame, en ce mois béni de ramadan.

Evidemment, dans les circonstances actuelles, cette fille-là a touché le fond. Sait-elle seulement, qu’une fois au cimetière, elle ne pourra même pas assister à la mise en terre ? Aux sages de la ramener à la raison pour mettre un terme à cette pathétique hérésie. Qu’Allah nous pardonne !

Oumar Camara (L’Indépendant)

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