Mamadi Condé et Elhadj Nouhou Barry, tous deux victimes des événements du 28 septembre, ont apporté leurs versions des faits au tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à Kaloum, ce lundi 17 avril.
Mamadi Condé, premier a passé à la barre a certifié avoir vu, Moussa Tiégboro Camara, insulter un manifestant alors qu’il tentait de dissuader ces derniers d’annuler la marche. Quant à Elhadj Nouhou Barry, il dit avoir perdu quatre dents et son frère dans ces événements, dont il ressent encore les séquelles physiques. Pour cela, Elhadj Nouhou Barry prend Dadis pour responsable.
Me Bernard Millimono, L’un des avocats de la partie civile estime que les propos de Elhadj Nouhou Barry, qui a demandé une indemnisation de 8 milliards de francs guinéens sont sincères.
« Nous avons eu à faire à un homme qui est vraiment sincère. Vous avez remarqué son émotion lorsqu’il fallait aborder les conditions dans lesquelles son frère est décédé au stade. A son compte, nous avons plusieurs éléments, le cas de violence, d’assassinat et de disparition » a-t-il dit.
Avant de s’exprimer sur la somme de 8 milliards, que la victime a demandée en terme de réparation civile. « Les avocats reviendront à la charge. Nous sommes à la phase des débats. Lorsque nous serons au niveau des plaidoiries et réquisitions, les avocats porteront la voix de leurs clients pour faire les demandes et procéder à la démonstration ».
Face aux propos de Mamadi Condé, Me Abdoulaye Keita a clamé haut et fort l’innocence de son client, qu’il a dépeint en sauveur. « Colonel Tiégboro Camara, c’est un sensibilisateur, c’est un médiateur, c’est un républicain. Il a vu Colonel Tiégboro entrain de sensibiliser pour le report de la manifestation. La plupart des victimes qui sont passées à la barre ils ont affirmé la même chose. Et même Bah Oury. La loi pénale générale, c’est la preuve, l’article 497 du code de procédure pénale. Il ne fait que dire que c’est ce qu’il a entendu. La preuve, c’est lui d’apporter et ce n’est pas une manière de charger Colonel Tiégboro. »
Quant à Me Pépé Antoine Lamah, l’un des avocats du Capitaine Moussa Dadis Camara, la considération faite par Elhadj Nouhou Barry n’est pas fondée.
« Nous sommes désormais vaccinés contre ce type d’allégations. C’est la chanson préférée de certaines victimes et même de certains avocats. Ce qui nous intéresse c’est les éléments de preuve qui peuvent soutenir ce genre de propos. Si tel n’est pas le cas, nous n’allons plus nous permettre de se poser dans la boue au même titre que ces personnes qui sont entrain de rabaisser le niveau de ce débat. Nous sommes dans un procès criminel, il faut prendre avec beaucoup de sérieux. Ce n’est pas le cas depuis le début de ce procès. On prend pour responsable le président Moussa Dadis Camara pour la simple et unique raison qu’il était chef de l’Etat des faits. Ce qui veut dire qu’être chef de l’Etat à une étape où les infractions sont commises sur le territoire que vous dirigez, constitue en soi une infraction. Ce n’est pas un argument sérieux. »
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com