Le président de la Haute Autorité de la communication (HAC), Boubacar Yacine Diallo a rencontré les organisations professionnelles et le syndicat de la presse, ce mercredi 24 mai 2023, au siège de l’institution, à Kaloum. Cette rencontre a porté sur les préoccupations liées à la pratique du métier de journalisme en Guinée. À cette occasion, les responsables des médias ont exprimé leur inquiétude quant au musellement de la presse.
Le palais du 25 août a servi de cadre à la rencontre d’échange qui a réuni la Haute Autorité de la Communication, les professionnelles de la presse et le syndicat de la presse privée de Guinée (SPPG).
À la sortie du conclave, le vice-président de l’Association Guinéenne de la Presse en Ligne, Ibrahima Sory Traoré a fait part de l’inquiétude des hommes de médias. Il réitère avec fermeté que les actions engagées par les professionnels de la presse restent maintenues : << Vous savez ce qui prévaut, nous avons nos sites qui sont verrouillés, nous avons les ondes de nos radios qui sont brouillées, nous avons les émetteurs du Groupe Afric Vision qui sont enlevés. Aujourd’hui la HAC nous a écouté et il va rendre compte de ce que nous avons dit aux autorités de la Transition. Nous avons suggéré au Président de la Haute Autorité de la Communication qu’il fasse certaines investigations pour voir effectivement ce qui se passe sur le terrain. Parce qu’encore une fois la liberté de la presse est menacée, parce que nos outils sont menacés, nos médias sont menacés. La rencontre d’aujourd’hui n’annule aucune action. Nous allons continuer, le syndicat est toujours avec nous, nous allons faire des marches (1er juin), nous allons faire des synergies de radios (le 30 Mai), jusqu’à ce que ces restrictions soient levées, jusqu’à ce qu’on retourne les émetteurs du Group Afric Vision, et qu’on arrête de brouiller les ondes des radios… nous n’allons pas couvrir les activités du CNRD et du Gouvernement>> a déclaré le porte-parole des associations de Presse.
Pour sa part, Boubacar Yacine Diallo s’est félicité des discussions avec les responsables de médias. Il promet de remonter leurs revendications aux autorités de la Transition, dans le but de trouver une résolution : <<les échanges ont été directs et francs, nous nous sommes dits les vérités, et les associations ont porté à notre attention les préoccupations de l’heure et nous leurs avons promis de remonter ces préoccupations aux autorités de la Transition afin que des solutions idoines soient trouvées. Je prie pour que la détente vienne rapidement et la Haute Autorité de la Communication en tant qu’instance de régulation, se pose comme garant de la liberté d’expression.>> a affirmé le Président de l’instance de régulation des médias.
Les travailleurs des médias privés sont déterminés à livrer une bataille sans précédent pour préserver cette liberté qui a été chèrement acquise.
<<Dès vendredi on va déposer à la commune de Kaloum un courrier d’information en vue d’une marche le jeudi 1er juin, ensuite on donnera tous les détails sur l’itinéraire>> martèle Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du Syndicat de la Presse Privée de Guinée.
Cela intervient au lendemain d’une « journée sans presse » mardi. Un appel qui a été suivi à la lettre par l’ensemble des médias privés (radios, télévisions et sites d’information) sur toute l’étendue du territoire national.
Alpha Ibrahima Bah pour guinee7com