38 ans après, le Hafia football club renoue avec le succès. Le triple champion d’Afrique des années ‘‘70’’, a remporté, dimanche dernier, son 16 ème titre de champion de Guinée, mettant fin à 10 ans de règne sans partage du Horoya athlétique club de Matam. Ifra Djeng, président délégué du Hafia s’est prêté aux questions de Ndimba radio pour évoquer cette consécration.
Ndimba radio : Le Hafia est champion. Dites-nous, quels ont été les clés de cette consécration ?
Ifra Djeng : Moi je ne crois qu’au travail. Certes, il fallait remettre certaines choses à leurs places, de petits aménagements. La réussite n’est pas liée à la magie, je ne suis pas un magicien. Il y avait déjà des bases très solides au Hafia ; des gens ont travaillé avant que moi je n’arrive, je ne fais qu’apporter ma petite touche avec le concours du bureau exécutif, du staff technique, des joueurs, le soutien indéfectible du président KPC. Vous avez constaté qu’on a changé de coach principal, on a changé certaines méthodes, on a instauré une certaine discipline, une certaine rigueur, on a conscientisé les jeunes en mettant face à eux, leur responsabilité en leur disant qu’ils jouent au football d’abord pour eux, pour leur famille, et qu’ils ont choisi ce football là comme métier et qu’une carrière de footballeur ça dure 10, 15 ans après y a la vie et je pense que toutes ces choses-là ont trotté dans leurs têtes et ils ont pris ce combat à bras le corps et aujourd’hui nous sommes champion.
on a misé sur Casimir, ça a été le bon cheval
Est-ce qu’on peut dire que le tournant de la saison, c’est le limogeage de Pascal Baruxakis et l’arrivée du technicien polonais, Casimir Jagiello sur le banc du triple champion d’Afrique ?
Forcément ça a été un moment décisif. Si on voit où on était après 4 journées et ce que Casimir a fait par la suite, on ne peut pas se cacher en disant que ce n’était pas un tournant décisif. Certes, Pascal, c’est un enfant du Hafia. Quoi qu’il arrive, il restera parmi nous. C’est un petit frère que j’aime beaucoup, mais vous savez le travail et la famille c’est 2 choses différentes. On est tous soumis à ce système d’évaluation par objectif et le président KPC fixe des objectifs ; c’est soit ils sont atteints ou pas et quand ils ne sont pas atteints, des têtes tombent. C’est la loi du football. Donc on a changé, heureusement qu’on peut dire aujourd’hui qu’on ne s’est pas trompé, on a misé sur Casimir, ça a été le bon cheval et voilà, on lui dit merci et bravo pour tout le travail.
On est obligé d’être ambitieux
Le prochain objectif pour Casimir Jagiello et ses poulains, c’est la Ligue des champions africains. À quel niveau la barre est placée de ce côté ?
Vous savez, lorsqu’on s’appelle Hafia et au niveau africain, on ne peut pas se contenter du peu, certes, y a longtemps, on n’est pas revenu à la Ligue des champions, mais lorsqu’au niveau africain tu dis que le Hafia est revenu, les gens s’attendent à quelque chose de grand. Parce qu’on fait partie des 10 meilleurs clubs de l’histoire de l’Afrique et je pense qu’on est classé 7e et qu’on revienne, ça ne peut pas être anodin. On est obligé d’être ambitieux, on est ambitieux, certes raisonnables mais ambitieux. On se donnera les moyens de représenter honorablement la Guinée dans cette compétition, avec pour objectif déjà d’aller dans les poules.
Il faut qu’on étoffe l’équipe par des joueurs d’un calibre
Vous êtes champion de Guinée mais la ligue des champions c’est un autre niveau est ce que ça va bouger au sein de l’effectif ?
Forcément, parce que nous passons à un cap au-dessus de celui qu’on connaît en ce moment. On gardera l’ossature parce que ces garçons ont mouillé le maillot, ils méritent d’être conservés dans le Hafia, mais ils sont conscients qu’il faut qu’on étoffe l’équipe par des joueurs d’un calibre africain avec beaucoup plus d’expérience. On a déjà identifié nos faiblesses, on connaît nos faiblesses, on connaît nos forces et on va recruter en fonction.
Pour finir, à quoi les supporteurs et admirateurs du Hafia football club peuvent s’attendre pour le nouvel exercice ?
À ce que déjà on continue sur la dynamique actuelle parce que le plus difficile n’est pas de se hisser au sommet, mais c’est de s’y maintenir. On va y travailler. Cette saison a été une saison où on a beaucoup appris, chacun à son niveau va mettre ses expériences au profit d’une amélioration pour la saison prochaine. On va aller en champions Ligue africaine, on se donnera tous les moyens possibles pour faire bonne figure.
Entretien réalisé par Thierno Abdoul Barry pour