Qualifier un axe, d’axe de la démocratie ou d’axe du mal, c’est injurier les acquis de la république depuis l’ère des résistances coloniales jusqu’à celle de la méritocratie. En effet, depuis la nuit des temps, la logique de la succession des acquis d’une république a été toujours une logique triangulaire dont les côtés sont : (Hier-Aujourd’hui-Demain). Insensés sont ceux qui pensent que le présent n’est pas le fruit du passé et le soubassement du futur.
Dire qu’une partie de la route de prince est un axe de la démocratie ou du mal, c’est dire à mon avis que la Guinée n’a pas de passé et que toute l’histoire de la Guinée et de sa démocratie se résument à ce tronçon dit de « démocratie » qui fait à peine 17 km de route. Mais aussi, c’est dire que tous les guinéens vivant aux alentours ou censés passer par ce tronçon sont habités par le mal, car un axe du mal a le don de transmission ou d’imposition du mal.
Pouvons-nous parler de démocratie sans résistance, sans indépendance sans martyrs et sans hommes de conviction? Il est temps pour le peuple du 28 septembre de faire marche arrière afin de comprendre que le présent sort du passé. Nier donc le passé c’est insulter la mémoire de tous ceux qui ont préféré la patrie au péril de leur vie. Car comme le disent les jésuites : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour son prochain ». Moi j’estime que cette phrase du Christ sous entend ceci : Perdre sa vie pour la vérité ou pour la cause juste de la patrie, s’emble être le plus grand amour que puisse témoigner notre existence pour la patrie.
En réalité, même si toute la Guinée des cinquante dernières années se réunissait aujourd’hui en un seul homme pour s’attribuer la paternité de la démocratie guinéenne, cela ne pourrait en aucun cas être vraie. A plus forte raison, quand c’est un tronçon de moins de 17km, qui ne fait même pas la millième fraction guinéenne, qui se l’attribue. Ne nous donnons pas cette impression chers amis, car la démocratie, c’est aussi ceux qui ont résisté contre les colons, contre la domination. En parlant des résistants guinéens, beaucoup sont ceux qui n’ont même pas mis pieds à Conakry, encore moins sur ce soi-disant tronçon « axe de démocratie ». On ne peut donc pas gommer ou occulter une partie de l’histoire et parler de la démocratie (devoir de mémoire oblige).
En effet: les politiciens, les écrivains, les résistants, les opposants, les pacifistes, l’armée, les confessions religieuses et pour le cas guinéen, les axes etc….. chacun se croit être l’épicentre de la démocratie guinéenne, alors qu’en réalité la démocratie c’est tout le monde, toutes les forces vives de la nation.
Lorsque DIEU se prépare à faire du mal , il endommage les esprits, sinon comment, pendant que nous préparons le chemin de l’amitié, le chemin de la réconciliation nationale, le chemin du développement, de la réhabilitation et de la reconnaissance des mérites, des groupes surgissent pour nous parler « d’axe de la démocratie » ou « d’axe du mal ». En réalité aucun pays ne souhaite cohabiter avec une démocratie venant d’un axe qualifié de mal. Car rien de bon ne sort du mal, donc au mal il faut faire du mal par la force de la loi (devoir d’asseoir l’autorité oblige).
En démocratie, je suis un des disciples de Henry Ford qui disait ceci : « La démocratie dont je suis partisan, c’est celle qui donne à tous les mêmes chances de réussite, et ensuite à chacun selon sa capacité ». La démocratie doit en principe faire accéder chaque homme à la noblesse pour que vive la république !
Pour finir je pense et dis ceci : En Guinée, on peut avoir des faiseurs de mal mais on n’a pas un axe du mal. On peut avoir des groupes jurant sur l’instabilité du pays, sur toutes les stratégies possibles à rendre le pays ingouvernable ou à accéder au pouvoir par la voie de « chasse à l’homme », mais on ne peut en aucun cas ou sous aucune forme légale avoir un axe de la démocratie.
Guillaume Hawing, scientifique