La fermeté, c’est ce que veut traduire le gouvernement guinéen dans sa décision de suspendre ses activités à l’organisation de la mise en valeur du fleuve sénégal. Lors du compte-rendu du conseil des ministres qu’il a fait ce jeudi au siège du porte-parolat à Conakry, Ousmane Gaoual Diallo a étalé les mesures prises par le gouvernement dans ce sens.
Selon le porte-parole du gouvernement, le Président de la transition a instruit : « au premier ministre et au ministre de l’énergie de rechercher des sources de financement pour que l’on puisse nous même conduire le projet (du barrage Koukoutamba, ndlr) pour répondre aux attentes exclusives de la Guinée et que le barrage est déclaré donc d’utilité publique pour notre pays. Et cela veut dire simplement que les dimensionnements anciens pour l’OMVS sont abandonnés et le barrage va être développé pour les besoins de la Guinée. »
Il a aussi expliqué le fond du problème qui a amené le pays à claquer la porte. « On ne peut pas maintenir les ressources de ce pays en l’état de projet pendant 20 ou 30 ans. Nous avons des besoins énergétiques; c’est une richesse de notre pays. Et comme la quote-part qui est demandée à ces pays là, c’est marginal. L’essentiel du financement c’est un prêt concessionel de Exim Bank. Les pays, je crois qu’on leur demande autour de 150 à 200 millions de dollars. Si ces pays là ne sont pas capables de mettre la main à la poche parce que simplement ces financements là c’est pour des infrastructures connexes, des routes et qu’ils refusent de faire ces développements là, la Guinée prendra ses responsabilités. Si l’OMVS a besoin de notre Énergie, ils doivent mettre de l’argent sur la table pour faire en sorte que le Guinée jouisse de ses ressources naturelles. Donc on n’aura pas d’état d’âme là-dessus. »
« Il n’est pas admissible, que ce soit à L’OMVS ou ailleurs, nous serons absolument regardants dans toutes les organisations africaines ou internationales, où la Guinée paye des cotisations ou la Guinée est membre fondateur nous devons avoir de la représentation conformément à cela comme tous les pays. On ne peut pas avoir des pays qui ont les mêmes contributions que nous et qui ont 20 ou 15 fois plus d’argent et de fonctionnaires dans ces structures que notre pays. Il faut absolument repositionner la Guinée dans toutes instances auxquelles elle est parti » a-t-il poursuivi
Il a aussi informé que l’arrivée : « du CNRD au pouvoir a permis de payer tous les arriérés. Dans la plupart des organisations internationales on avait des arriérés de 5, 10 ou 15 ans. Tout ceci a été régularisé et souvent nos parts ont été revues à la hausse. »
Repondant enfin à la question du retour de la Guinée dans l’OMVS, Ousmane Gaoual a soutenu : « s’ils décident de revenir à de meilleurs sentiments et de mettre la main à la poche, on n’acceptera plus que nos richesses soient hypothéquées pour 5, 10, 15 ou 20 ans. Il faut les mettre en valeur maintenant soit avec eux ou sans eux la Guinée va avancer. »
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com