Dans une scène digne d’un film d’espionnage de série B, le capitaine Moussa Dadis et son groupe composé de Tiegboro, Pivi et d’autres, ont apparemment réussi à s’échapper de la Maison centrale avant d’être majoritairement repris quelques heures plus tard.
Cette évasion suscite des interrogations chez les esprits sceptiques qui peinent à comprendre les motivations derrière cet acte. Pourquoi s’évader maintenant, alors que le procès n’est pas encore terminé ? L’accusation a-t-elle réussi à prouver leur culpabilité de manière convaincante et définitive ? Qu’est-ce qui les pousse à craindre de rester en prison jusqu’à la fin du procès ? Autant de questions qui restent sans réponse.
De plus, comment des personnalités aussi connues ont-elles pu s’échapper discrètement d’une ville (en fait une presqu’île) placée sous haute surveillance militaire ? Les plus soupçonneux ne sont même pas loin de voir derrière une mise en scène. Question peut-être de distraire l’opinion publique et perturber la sérénité de certains au sein de la grande muette, se demandent ceux dont l’imagination est quelque peu débordante. En tout cas, les avocats des évadés soutiennent déjà mordicus que leurs clients ont été « enlevés ». Extirpés de la prison contre leur gré.
Ce qui intrigue encore davantage et semble apporter du grain à moudre aux sceptiques, c’est la déclaration du chef d’état-major général des armées, le général Ibrahima Sory Bangoura. Selon lui, l’attaque de la prison serait un complot visant à saboter le travail du chef de la junte au pouvoir à Conakry. Cette affirmation soulève des questions. Est-ce que les batailles politiques se jouent maintenant dans les cellules de prison ? L’argument du général ne semble-t-il pas pour le moins étrange ?
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com