Si le système nerveux cordonne le mouvement de nos organes ; si le bon sens est la chose la mieux partagée au monde ; si le désir de savoir est plus fort que le bon sens ; si la l’observation, la curiosité et l’hypothèse sont les qualités de l’esprit scientifique, moi j’estime que les 7 trous classiques de la tête (2 yeux ; 2 oreilles ; 2 narines et 1 bouche) sont les gouverneurs et les voies d’harmonisation de tous les systèmes de l’animal supérieur, qu’est l’homme.
Si les yeux regardent sans voir, les oreilles écoutent sans entendre, les narines respirent sans sentir et la bouche parle sans rien dire, on peut être sûre de vivre un modèle d’allée à la va vite, un modèle de tuer un cadavre, un modèle de fuir la logique de l’évidence, un modèle d’occulter l’histoire, de piétiner le mérite et enfin un modèle de tenter de démontrer l’indémontrable ou de prouver l’improuvable.
Le problème guinéen n’est nullement ceux qui expriment leurs opinions, mais ceux qui encouragent ou mettent en pratique ces opinions. Car, comme le disait Albert Einstein : « Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. » A mon avis, cette phrase est vivante dans les pratiques quotidiennes de certains guinéens. A voir certains guinéens épouser, défendre ou se radicaliser derrière certaines situations immorales, finalement la seule question qu’on puisse se poser est de savoir si ces mêmes guinéens ne seront pas prêts à ovationner un groupe de combattants, qui, dans leur discours de compte rendu d’un retour au front, annoncent le décès de leurs propres parents ? Comme la bouche qui sourit ne blesse pas, permettez que cette question que je me pose me fasse sourire. Car pour ces catégories de guinéens, tout est à ovationner et à prendre pour argent comptant.
En réalité, à voir ce sous-groupe de guinéens dans ce village planétaire du XXIème , ce siècle de vitesse et de compétitivité, je me trouve dans l’obligation morale, voire scientifique de donner raison à Albert Einstein qui disait « Rare est le nombre de ceux qui regardent avec leurs propres yeux et qui éprouvent avec leur propre sensibilité » et dans le même ordre d’idée, il ajoute « Ceux qui aiment marcher en rangs sur une musique : ce ne peut être que par erreur qu’ils ont reçu un cerveau, une moelle épinière leur suffirait amplement. »
Pour une parfaite harmonisation de la logique guinéenne, il faut que certaines règles, certains rôles et objectifs élémentaires gouvernent notre quotidien : Le Président de la République dans le rôle de savoir attendre ; les Ministres dans le rôle de savoir agir et l’Opposition dans le rôle de contre-pouvoir avec pour objectif : gagner les élections par la voie des urnes. Tout ce qui sort de ce cercle de logique dévient une opinion, par conséquent une limite imposée à soi-même. Or, toute opinion ou limite imposée à soi-même à défaut d’être erronée ne peut être qu’une vérité et non la vérité, donc absorbable par d’autres vérités plus argumentatives ou plus soutenables.
La valeur d’un homme se mesurant par sa capacité de donner et non par celle de recevoir, avec notre cerveau qui fabrique l’intelligence, soyons donc dans le cercle de ceux qui font l’histoire et non dans celui de ceux qui subissent l’histoire. Qu’aucune forme de menaces, qu’aucune considération subjective, qu’aucune forme d’injures ne nous lient les mains ou ne condamnent notre esprit pour nous empêcher de dire ce qu’on pense de ceux qui prônent la violence contre la paix, de ceux qui menacent leur cible et de ceux qui comptent procéder par la chasse à l’homme pour avoir le pouvoir.
La Guinée est notre mère commune, elle a fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui, pour devoir de patriotisme et par la force naturelle des choses, il faut que la plume arrête la plume, il faut que la plume casse les masques, il faut que la plume arrête les esprits malins et enfin il faut que la plume déjoue les pièges à double sens. Bref, il faut que la plume réinvente la Guinée!
Pour finir, je pense et dis ceci : A mon avis, la science et la démocratie ont les mêmes courbes de variation. Elles passent toutes par un processus de rectification continue, se consolident, se construisent et gagnent leur parie dans la contradiction progressiste. La démocratie n’est nullement une menace ni une injure.
Pr. Guillaume Hawing, Conférencier d’Honneur