Censure

Guinée. Charles Wright justifie la restriction des libertés

Les différentes composantes de la famille judiciaire guinéenne ont présenté, vendredi 5 janvier 2023, les vœux de nouvel an au ministre de la Justice et des droits de l’homme, Alphonse Charles Wright, à la Cour d’Appel de Conakry.

L’occasion a été mise à profit par Mamadou Diop Souaré, président du Barreau de Guinée pour interpeler le ministre sur la restriction des libertés. « Sur ce chapitre des droits de l’homme justement monsieur le ministre, le barreau en sa qualité de premier activiste en la matière et porte-voix des sans voix voudrait attirer respectueusement votre attention, l’occasion étant solennelle, sur le respect du droit à l’information de nos concitoyens. De la liberté de la presse et de la liberté d’opinion. Ce, en application des articles 8 et 19 de la charte de la transition. En effet monsieur le ministre, toute privation des citoyens de leurs droits, de s’exprimer librement et de participer aux débats publics, est une violation des dispositions de la charte de la transition qui est notre loi fondamentale », a-t-il lancé comme appel.

Prenant la parole, Alphonse Charles Wright, a dit qu’il aurait que ‘‘dans votre communiqué que vous rappelez aussi aux médias leur responsabilité sociétale. Ça a été un communiqué unilatéral et tendanciel parfois et je vous demanderais très respectueusement d’y pouvoir revenir. Lorsque vous regardez aujourd’hui sur Facebook, la Guinée est le seul pays où l’espace cybercriminel, la répression est très compliqué. Les gens utilisent ses pseudo, ils sont à l’étranger. Mais cependant le public cible qui reçoit tout ça c’est le peuple de Guinée » (sic).

Avant de rappeler, « l’attaque du 4 (évasion du 4 novembre dernier à la Maison centrale, ndlr), j’étais là dans mon lit de malade. Un média s’est permis de dire oui lorsqu’on quitte la Maison centrale, la direction c’est Mohamed 5. Monsieur le bâtonnier, c’est cela l’exercice de la liberté ? Cela crée de la psychose dans la tête du citoyen lambda de Boké, Faranah et partout. J’ai dit aux patrons de presse depuis que j’étais procureur général, que je ne veux plus voir un journaliste placé en garde à vue. J’ai dit, mais arrêtez de faire l’abus quand vous êtes devant les micros. Ce sont des pères de familles, donc il ne faut pas porter atteinte au nom d’un droit » (re-sic).

Le garde des sceaux a tenu à rappeler que « l’Etat a la responsabilité de préserver la paix (…) Moi je le dis encore et le répète l’Etat est en droit de restreindre lorsque l’exercice des libertés à l’atteinte grave et la quiétude. A la proportion où les choses allaient, il fallait quand-même y remédier et mettre un point que les I. Il faut que ce soit l’Etat et ces médias-là que nous nous retrouvons nous nous parlons et que chacun puisse connaître les limites. Cela nous permettra d’avancer » (re-re-sic). Et toc.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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