Bah Oury est le troisième Premier ministre de la Transition guinéenne en moins de trois ans…
Après une semaine de tergiversations, la junte au pouvoir en Guinée a finalement annoncé son choix pour le poste de Premier Ministre : Bah Oury, leader de l’Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée (UDRG), un petit parti allié à la junte. Cette décision a été accueillie avec pas de grande surprise pour certains, car l’homme était devenu ces derniers temps un fervent défenseur des idées de la junte dans les médias, se transformant presque en son porte-parole automatique.
Le Général Mamadi Doumbouya n’est pas allé loin pour trouver son Premier Ministre. C’est le moins qu’on puisse dire. Cependant, la question qui préoccupe beaucoup est de savoir si Bah Oury est réellement l’homme de la situation. De nombreux observateurs soulignent qu’il est mal équipé pour résoudre la crise politique actuelle, étant donné son aversion affichée à l’ancienne garde politique, y compris le leader du parti que lui Bah Oury a fondé, l’UFDG, avant d’en être exclus. Et pourtant cette vieille garde est encore une pièce avec laquelle il faut composer le puzzle politique guinéen.
L’inimitié qu’il a envers ses anciens compagnons soulève des doutes quant à sa capacité à rassembler et à diriger efficacement un gouvernement qui a pour ambition d’unir les Guinéens.
Quid de la résolution de la crise socio-économique ? Là aussi beaucoup doutent de ses compétences managériales. De plus, le régime qu’il sert est issu d’un coup d’État, ce qui signifie des ressources financières limitées et des capacités de mobilisation réduites pour faire face aux défis.
Pour tout dire, Bah Oury prend les rênes du gouvernement de la transition. Cependant questions : est-ce un choix audacieux visant à apporter un changement positif, ou simplement une farce politique de plus dans le théâtre de l’absurde de la politique guinéenne ? Seul le temps nous le dira.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com