L’ancien ministre de la Défense sous le régime Alpha Condé était à la barre ce mercredi. Il est poursuivi pour des faits de détournement de deniers publics, blanchiment d’argent et enrichissement illicite.
Mais l’absence de son avocat, Me Ciré Cledor Ly, constitue un véritable frein à l’avancement de son dossier.
À l’entame, le juge de la chambre de jugement de la CRIEF, Yagouba Conté, lui a demandé s’il a pu contacter son avocat. Le prévenu a répondu par la négative : « monsieur le président si je me souviens très bien, le procureur avait pris l’engagement de prendre contact avec le cabinet de Me Traoré pour informer mon avocat. Jusqu’aujourd’hui mon avocat n’a pas pris contact avec moi, ni avec ma famille. Je ne sais pas si le procureur a pu contacter le cabinet pour qu’il informe mon avocat de l’audience d’aujourd’hui. »
Face à ces propos, le substitut du procureur spécial de la CRIEF, a fait savoir : « nous n’allons pas envoyer l’acte jusqu’au Sénégal. Mais auprès du cabinet où l’avocat a élu domicile. Les besoins de formation nous ont conduits à Coyah pour deux semaines, La diligence n’a pas pu être accomplie. »
Pour cette raison, il a sollicité un ultime renvoi à huitaine pour que la diligence puisse être faite.
Au compte de la partie civile, Me Amadou Baben Camara, a dit au président de la cour que l’avocat n’étant pas en Guinée, que deux semaines soient accordées au procureur pour effectuer ses diligences.
Avant que le juge ne renvoie l’affaire, le prévenu a pris la parole pour faire une demande. « Parce que lors de la dernière rencontre que j’ai eue avec mon avocat quand il arrivait ici pour prendre les dossiers, il a constaté le chef d’accusation qui concerne le détournement de fonds. Ça fait 22 mois que je suis détenu illégalement je ne suis pas situé sur le montant que j’ai détourné. Deuxièmement : depuis le début du processus au niveau de la direction centrale des investigations judiciaires jusqu’au niveau de la chambre d’instruction, j’ai toujours demandé la présence des intendants militaires, qui sont les vrais gestionnaires du budget de l’armée. Ni la CRIEF ni la direction centrale des investigations judiciaires n’ont eu le courage d’inviter les intendants pour venir… je demande qu’on donne toutes les informations à mon avocat par rapport au montant que j’ai détourné », a-t-il fait savoir.
Le juge lui a fait savoir qu’il faut que son avocat soit là pour que sa demande puisse être exécutée. L’ancien ministre a répondu : « il va venir. Mais je voulais attirer votre attention sur ça avant qu’il ne vienne. Parce que c’est ce qui bloque le processus. »
Sur ce, le juge a renvoyé l’affaire au 13 mars prochain pour la présence de l’avocat du prévenu.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com