Censure

Interview. La rhétorique politique de Bah Oury

En Guinée, il y a comme un rite sacré d’accorder l’interview inaugurale à la presse étrangère par les nouveaux dirigeants. Bah Oury a sacrifié à cette coutume laissant la presse nationale dans le simple rôle de simple spectateur, se contentant de répercuter les échos lointains des déclarations majeures. Mais, soyons honnêtes, la presse étrangère n’a pas la palme de l’objectivité et de l’audace journalistique. C’est juste un complexe de nos dirigeants. Mais passons.

Dans l’interview accordée à RFI, le nouveau Premier ministre guinéen a conforté l’idée selon laquelle il est venu principalement pour donner une couche de vernis moral et politique à l’ambition grandissante de la junte de prolonger la transition au-delà de ses promesses initiales. Bah Oury, maestro de la rhétorique, nous a offert un spectacle verbal digne des plus grands dramaturges.

Selon lui, les tourments actuels qui secouent le pays ne permettent guère à nos majestueux gardiens du pouvoir de respecter leur engagement de passer le flambeau à la fin de l’année 2024. L’année suivante serait une période plus propice à ce noble geste. Ce qui est dit est dit, disent les Ivoiriens.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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