Censure

Guinée. La stratégie cachée derrière le nouveau découpage communal

Mory Condé, ex-ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation a, sur son compte X, chaleureusement applaudi le président Mamadi Doumbouya pour la promulgation de la Loi portant création de 24 communes en République de Guinée. Mais, était-il vraiment surprenant qu’il lève ses applaudissements, lui-même étant l’architecte de ce nouveau découpage communal ?

Sur son prospectus de ‘‘félicitations’’ suspectes, il est affirmé que Conakry compte désormais 13 communes, vantant les avantages d’une meilleure gestion des services publics locaux et d’une proximité accrue entre les citoyens et les autorités municipales. Cependant, les esprits critiques ne voient pas en quoi ces opportunités étaient impossibles dans un Conakry à 5 communes. Au contraire, beaucoup y voient une simple balkanisation de la capitale guinéenne et des poches de dépenses créées.

Car n’oublions jamais que le découpage s’accompagnera de la création de nouveaux postes et de nouveaux représentants (députés) à l’assemblée. En réalité cette trouvaille de Mory Condé ne semble avoir d’autre objectif que fragmenter les ‘‘fiefs’’ des partis politiques traditionnels. En plus, le véritable impact économique suscite également des inquiétudes : certaines communes deviendront extrêmement riches tandis que d’autres resteront dans la misère. Par exemple, comment la commune de Dubréka pourra-t-elle se débrouiller après l’avoir déshéritée de la zone industrielle de Kagbelin ? Et que restera-t-il de Coyah, amputée de Sanoyah et Maneah ?

Pour tout dire, la fragmentation communale pourrait bien être la recette parfaite pour une Guinée plus divisée que jamais, où les intérêts politiques prévalent sur les besoins réels de la population.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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