La présentation de présumés membres de gangs a été faite, mercredi 15 mai à Kaloum. Ces jeunes hommes sont désignés par les autorités policières comme ceux faisant des guerres de territoires à Demoudoula ou qui s’adonnent à des actes de vandalisme au quartier Kiroty.
Gassimou Soumah, Commissaire divisionnaire de police et directeur régional de la police de Conakry a planté le décor: « Nous sommes là pour présenter deux groupes d’individus interpellés hier et avant-hier (lundi et mardi, ndlr) dans la zone de Kiroty et à Demoudoula. Les deux groupes d’individus sont composés de 26 personnes dont 10 interpellées dans la zone de Kiroty et 16 dans la zone de Demoudoula. Le groupe de Kiroty a été interpellé pour des faits de coups et blessures volontaires et de vol. Celui de la zone de Demoudoula, ce sont des gangs qu’on appelle communément des clans. Ils sont également interpellés pour des faits de participation délictueuse à un attroupement non autorisé, détention illégale d’armes blanches, coups et blessures volontaires. »
Il a aussi signalé que « c’était dans la nuit d’avant-hier jusqu’à la journée de demain (ce jeudi, ndlr), on a été instruit par la hiérarchie de procéder à l’interpellation des gangs qui s’affrontent dans le bas-fond de Demoudoula. Nous avons ainsi instruit les commissariats centraux de Nongô à Ratoma, de Kaporo-Rails ainsi que les Compagnies mobiles d’intervention et de sécurité de la zone qui sont venus appuyer les commissariats centraux. Grâce aux efforts conjugués, on a pu interpeller ces gangs puisqu’en les laissant, ils pouvaient s’entre-tuer. Il y a même, parmi des gens interpellés, trois éléments blessés lors des affrontements. Lors de l’interpellation, il y a eu deux machettes qu’on a saisies, deux couteaux, une paire de ciseaux et une fronde qu’ils disposent pour s’agresser mutuellement. Ce qui fait que l’affrontement entre eux est souvent très violent. Rien qu’à constater les blessures des gens interpellés, vous vous rendrez compte que l’affrontement était violent. N’eut été l’intervention de la police, il y aurait eu mort d’hommes ».
« Dans le groupe de Kiroty, on compte trois mineurs et trois dans celui de Demoudoula. Il y a donc au total, six mineurs qui doivent être présentés aux magistrats du tribunal pour enfants », a-t-il ajouté.
Avant de finir par des précisions : « selon les renseignements reçus, il paraîtrait que les deux gangs se sont affrontés pour le contrôle du bas-fond de Demoudoula. Pourtant, il n’y a pas de territoire pour un gang. Ils font, au niveau de ces endroits qu’ils appellent territoire, toute sorte de délinquance. »
Ces jeunes face aux micros ont tout de même nié les faits.
Bah Mamadou Oury, l’un d’entre eux a expliqué n’être qu’un simple taxi motard : « j’étais tranquillement sur ma moto à notre base de stationnement, quand j’ai constaté que les gens ont commencé à jeter des cailloux. Entre-temps, ils m’ont cogné sur la tête. En remontant à l’hôpital, la police est venue m’interpeller. Je ne faisais pas partie de ceux qui faisaient la bagarre. Les gens de Bantounka étaient venus la nuit pour casser des boutiques. Après, les imams ont demandé de les laisser. À 6h, ils sont encore remontés et ont commencé à jeter les cailloux. J’ignore les raisons. J’ai 16 ans. »
Quant à Amadou Bah, il dit avoir été pris pendant une course de sa mère. « Ce que je sais, c’est que la population de Fofanayah et celle de Demoudoula se sont battues au niveau du marigot. Ensuite, la population de Fofanayah a appelé le commissariat de Nongö et celle de la partie adverse a appelé le commissariat de Kaporo-Rails. Ensuite, la bagarre s’est arrêtée grâce aux interventions des sages et des chefs de quartiers et chefs secteurs. C’est ma maman qui m’avait envoyé aux environs de 18h acheter du yaourt pour les enfants quand on m’a cogné sur la moto avec un cailloux. J’ai pris la fuite, je me suis réfugié dans une cour. Les membres du clan sont venus me tabasser, c’est en ce moment que les agents du commissariat de Nongö sont arrivés et ont interpellé ceux sur lesquels ils ont pu mettre main. C’est dans ça qu’on m’a pris », a-t-il expliqué.
- Lire aussi: Insécurité. Un clan sème la terreur à la porte de Conakry
Amadou Oury Kanté, lui aussi dit avoir été victime d’agressions : « c’est aux environs de 4h que j’ai été attaqué par des jeunes munis de cailloux et de gourdins. Ils m’ont cogné avec des cailloux, malgré mon insistance, je n’ai pas pu sauver mon sac et mon téléphone, je suis reparti avec la moto qu’ils voulaient prendre. Je ne peux pas reconnaître ceux qui m’ont vraiment attaqué ».
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com