Ibrahima Diallo, l’un des responsables du FNDC dissout par les autorités était devant les journalistes à la Maison de la presse de Conakry, mardi 21 mai. Il a fait part des préoccupations de sa structure quant à la tenue correcte de la Transition et des actions à mener pour faire fléchir les autorités.
Le mépris et l’arrogance dans le discours des autorités
Il a rappelé dans sa déclaration que c’est dans un contexte : « d’impasse et d’incertitude marqué par l’absence de dialogue entre le CNRD et les forces vives de la nation ainsi que la restriction de l’espace public et la répression de la presse privée que le nouveau premier ministre multiplie des communications encourageant une prolongation de la durée de la Transition. Sa dernière déclaration sur TV5 monde est alarmante. Monsieur Bah Oury s’inscrit très malheureusement dans la continuité des facteurs qui ont grippé cette transition : l’unilatéralisme dans les prises de décision ; le mépris et l’arrogance dans le discours des autorités ; le rejet et l’exclusion des acteurs socio-politiques importants pour la vie de la nation et pour la réussite de cette transition. »
Avant de poursuivre : « le bon sens aurait voulu qu’après sa nomination, le premier ministre prenne contact avec les acteurs socio-politiques pour impulser la dynamique d’un dialogue constructif afin d’évaluer de façon objective le processus et convenir ensemble des solutions pour apaiser la transition et sortir de cette crise que nous vivons actuellement. Le doyen Bah Oury avec son parcours devrait consacrer son séjour à la primature pour rechercher dans la mesure du possible des solutions pour contribuer à apaiser la transition dans l’intérêt général, plutôt que de privilégier ses propres intérêts et sa longévité à la primature au détriment de la paix et de la stabilité du pays. »
Il a pour finir avec le premier ministre, offert un choix à ce dernier : « entre trouver sa place du bon côté de l’histoire ou graver son nom dans les pages sombres de l’histoire de cette Transition. »
Barrer la route aux sirènes prorogationistes de cette transition
Par ailleurs, « je le dis ici et au nom du FNDC, que nous nous opposerons fermement à toute idée de glissement ou de prolongation de la transition par tous les moyens légaux, y compris les manifestations dans les rues et sur les places publiques sur toute l’étendue du territoire national. Dans cette perspective, le FNDC lance une consultation ouverte avec les forces vives de la nation sans exception : les partis politiques ; les organisations de la société civile ; les organisations syndicales ; les organisations de presse ; les journalistes ; les citoyens engagés pour qu’ensemble nous puissions barrer la route aux sirènes prorogationistes de cette transition. Pour cela, nous sommes prêts à nous battre comme au temps du troisième mandat pour s’opposer fermement à cette volonté de prolonger la transition en cours et à ces discours d’arrogance et de mépris qui émergent », a-t-il annoncé.
Pour finir, « Je voudrais m’adresser au président de la transition, que j’invite, parce que je sais jusqu’à date, il tient à sa parole de soldat, à ne pas écouter les sirènes prorogationistes de la transition. Ceux qui ont soif du pouvoir ; ceux qui veulent profiter des privilèges du pouvoir pour le discréditer lui et sa parole donnée. Car il y a encore des Guinéens qui croient qu’il tiendra son engagement de respecter le délai fixé pour la fin de la transition », a-t-il lancé.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com