Censure

Electricité. Notre ministre facebookeur a encore frappé

Aboubacar Camara, ministre de l’Energie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures du CNRD, a utilisé sa plateforme de prédilection Facebook, pour faire, il y a un jour, une ‘‘mise au point’’ et des ‘‘actions en cours’’ dans le secteur de l’énergie actuellement mal en point en Guinée.

Selon le ministre, des efforts considérables sont déployés pour atténuer la crise énergétique. Toutefois, il semble que notre ministre de l’Énergie ait une vision bien singulière de la gestion de l’électricité : faire de l’obscurité une nouvelle norme nationale.

En raison du niveau d’eau bas dans les barrages cette année, nous enseigne-t-il, la production électrique est profondément perturbée, avec seulement 220 mégawatts produits par jour sur le réseau interconnecté, contre une capacité installée de 690 mégawatts provenant des barrages de Souapiti et de Kaleta. Bravo Monsieur le ministre pour le constat ! Nous avons réussi à baisser la production de 31 % par rapport à l’année dernière. Une véritable prouesse !

Pour pallier cette situation, une brillante idée a été de s’interconnecter avec le Sénégal, offrant une disponibilité de 120 mégawatts. (re) Bravo ! Mais uniquement de 3 h à 17 h pour 120 MW, et de 17 h à 3 h du matin pour 30 MW. Une solution temporaire qui nous fait espérer que les nuits sans électricité deviennent la norme.

Au niveau thermique, à la fin du mois de mai, Électricité de Guinée (EDG) aurait entamé des travaux sur plusieurs de ses groupes en raison de pannes et d’entretiens préventifs. Peut-être pensait-on que c’était le meilleur moment pour tout casser ? (Re-re) bravo, Monsieur le ministre !

Depuis le 31 mai 2024, des travaux auraient été déclenchés sur le poste de 110 KV Kaloum, réalisés par la société CWE, réduisant temporairement sa capacité de 100 MW à 50 MW jusqu’au 30 juin 2024, date prévue pour la finalisation de ces travaux. Autant dire que la fiabilité n’est pas vraiment au rendez-vous.

Entre les groupes thermiques en panne et à l’entretien, et les barrages hydrauliques inefficaces, nous avons un manque à gagner de 70,5 MWA à date. Sans compter le déficit de Souapiti Kaleta qui, au même mois de l’année dernière, totalisaient 358 MWA contre 220 aujourd’hui. Une performance qui fait de l’obscurité une valeur sûre.

Par ailleurs, certaines installations comme les centrales de Donkea, Grande Chute et Banea, totalisant 46 MW, sont actuellement à l’arrêt en raison des travaux. Pourquoi ne pas tout éteindre pour être sûr ?

Pour faire face à cette situation, le département, en collaboration avec EDG, écrit le ministre facebookeur, s’est engagé à remplacer dans un premier temps tous les transformateurs défaillants, à résoudre les problèmes de surcharge et à renforcer les effectifs pour améliorer la célérité des actions d’intervention sur le terrain. En théorie, cela semble prometteur, mais en pratique, nous verrons bien.

Selon lui, des initiatives sont également prises pour construire des centrales solaires et acquérir de nouvelles centrales thermiques pour prévenir de telles crises à l’avenir. Espérons qu’il ne s’agisse pas encore de belles promesses en l’air.

Du coup, il appelle à la patience et à la compréhension de tous les usagers face à cette situation. Après tout, qui n’aime pas vivre dans le noir, surtout quand c’est pour la bonne cause de l’incompétence généralisée ?

Enfin, ses ambitions : Nous voulons trouver des solutions durables, éviter les crises perpétuelles dans ce secteur et aller vers une transition énergétique. Cela nécessite des bases solides, des innovations et des réformes chez EDG. En attendant, nous demandons beaucoup de compréhension car il faut du temps, des investissements, et surtout des réformes à tous les niveaux. Patience, chers citoyens, l’avenir lumineux est toujours quelque part.… au bout du tunnel, si le tunnel n’est pas encore fermé pour travaux.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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