Au fort moment des inondations apocalyptiques d’hier à Conakry, le chef du gouvernement de la Transition, Bah Oury, a trouvé la solution parfaite pour rassurer les populations : un joli message sur les réseaux sociaux. En quelques clics, le gouvernement s’est montré ‘‘solidaire de tous nos compatriotes touchés par les inondations’’. Quelques mots pour éponger autant d’eau versées dans les rues et dans les foyers ?
Il n’a pas oublié de remercier chaleureusement les ‘‘services spécialisés’’ et les ‘‘nombreux volontaires’’ qui, paraît-il, ont porté assistance aux victimes. Des remerciements d’autant plus mérités qu’ils permettent d’éviter le déplacement d’un quelconque membre de la junte ou du gouvernement vers les zones sinistrées. On ne se mouille pas quand quand on peut tweeter. Ça s’appelle de la gouvernance 2.0.
Quant aux mesures concrètes pour éviter que ce désastre ne se répète… silence radio.
Il est cependant hallucinant de constater que trois saisons des pluies sous la gouvernance militaire n’ont toujours pas suffi pour comprendre qu’inondations riment avec mauvaises gestions : Les constructions anarchiques, le manque de caniveaux et l’état lamentable des routes, les ponts construits par des amateurs, l’insalubrité assommante, …
Et si l’on en croit les autorités, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Car, après tout, chez nous, gouverner, c’est surtout… tweeter !
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com