La Guinée est le cas le plus illustratif d’un pays où la misère fut créée par ceux qui étaient censés créer de la prospérité. Depuis son accession à l’indépendance le 2 Octobre 1958, la gestion de la Guinée participe des plus calamiteuses au monde. L’Etat guinéen est encore incapable d’assumer ses fonctions les plus basiques, celles régaliennes dévolues à l’Etat gendarme. Pourtant, les Etats modernes ne sont ni gendarme ni de providence, mais des Etats stratèges . Les dirigeants successifs de la Guinée portent une grande responsabilité de la situation affligeante dans laquelle la Guinée se trouve.
La faillite de l’Etat guinéen ne date pas d’aujourd’hui, mais comme les Guinéens sont plus ouverts au monde qu’ils ne l’étaient hier, comme ils peuvent voir ce qui se passe ailleurs, ils sont devenus exigeants et plus avertis. Voilà qu’ils ne comprennent pas pourquoi, nous sommes dans le bourbier. Ils se disent presque tous, appartenir à un pays riche, mais ne comprennent plus pourquoi, ils vivent dans la pauvreté la plus abjecte. Assez semblent oublier notre itinéraire et ne voit qu’aujourd’hui, l’instant même dans lequel nous sommes. Au lieu d’attaquer le mal racine, on s’attaque à ses effets induits, car on s’est trompé de diagnostic et l’on n’a pas su mettre la main dans la plaie.
La première République n’a pas su protéger ses citoyens contre l’injustice, elle ne su rendre justice aux Guinéens. Elle usa de l’appareil de l’Etat, quand cela arrangeait les intérêts de ses dirigeants, pour punir leurs détracteurs et assassiner ses propres citoyens sans la justice due. La seconde République ne sut, non ne plus, pas protéger ses citoyens et garantir la liberté économique gage de prospérité. Elle devint l’un des Etats le plus mafieux au monde, avec pour mode de gouvernance les corruptions centralisée et décentralisée. Les ressources financières de l’Etat furent capturées par les mains accaparantes , les montages de dettes publiques furent fabriquées par les dirigeants d’antan , lesquels usèrent aussi de toutes les manœuvres pour accaparer la rente en faisant de la Guinée la plaque tournante du narcotrafic , du trafic d’armes et le point de départ pour la déstabilisation des Etats voisins comme le Liberia .
La situation d’insécurité qui prévaut actuellement en Guinée n’est pas anodine, elle s’explique, le hasard n’enfante rien ! Aucune économie ne peut connaitre une croissance économique soutenable et durable si les agents qui prennent au quotidien les décisions au sujet de l’épargne, de l’investissement, la consommation ne sont pas à l’abri de l’insécurité. Le Nigéria qui est actuellement l’un des pays les plus les insécurisés d’Afrique, si ce n’est le plus, a son environnement des affaires affecté par la violence due à Boko Haram . Au bout d’un an, il perdit 23 places dans le classement du Doing Business, et devient en 2015 la 3e économie à l’environnement des affaires le moins attrayant en Afrique de l’Ouest. Les Guinéens sont menacés par l’insécurité alimentaire du fait de notre mauvaise gestion d’Ebola, couplée de l’insécurité des personnes et de leurs biens, nous irons droit dans la récession économique en 2015. Les conséquences seraient bien grandes.
Nous énumérerons à travers ces lignes quelques éléments ayant une corrélation avec l’insécurité qui prévaut en Guinée et puis suggérerons des solutions pérennes. Ces facteurs expliquant la recrudescence de l’insécurité en Guinée ces derniers temps sont :
- La faillite de l’Etat
Nul besoin de passer par la rigueur scientifique pour affirmer que notre Etat est un Etat faiblard, c’est une lapalissade. Un Etat qui ne peut assurer la sécurité physique de ses citoyens est un Etat qui porte les germes de la déchéance. Et un Etat qui ne peut résoudre les besoins et garantir droits les plus basiques de ses citoyens : droit à l’eau, l’électricité, à la nourriture saine … est un Etat défaillant. La défaillance de notre Etat s’observe par ses nombreuses institutions à la fois inappropriées que discrétionnaires. Les pouvoirs discrétionnaires ont trop été renforcés dans se pays et cela est un taureau pour l’impunité. En Guinée, le seul pouvoir visible est l’exécutif, pourtant celui –là n’est pas sans reproches. Les autres pouvoirs n’existent que de nom, ils constituent du vernis sur du bois pour donner plus de candeur à l’exécutif. Ils juchent l’exécutif sur leurs épaules et se font volontairement marcher sur les pieds.
Depuis les assassinats de certaines pontes de l’Etat, dont Mme Boiro, aucune justice n’a été rendue, on attend toujours et la liste des victimes de la culture d’impunité augmente.
Lorsque la probabilité pour un criminel de se faire arrêter et de subir les rigueurs de la loi est faible, il est incité à perdurer son besogne, son sale besogne. Ceux qui commettent des crimes de meurtres et d’assassinats, tirent des intérêts de leurs actes : retirent à leurs victimes des documents, de l’argent, des biens matériels, et s’ils sont stipendiés, reçoivent de l’argent de leurs mandants. L’une des façons de dissuader ces criminels est de porter le signal le plus fort qui soit : faire sévir la rigueur de la loi et renforcer la vigilance. Nos institutions ont tellement été aliénées que nos acteurs institutionnels, investis du pouvoir de décision sont devenus indécis, hésitants, qu’ils ont peur d’appliquer la loi. Cela encourage l’impunité. Le corolaire de l’impunité est bien connu : la perpétuation.
Notre justice ne se porte pas bien, elle peine à se remettre de la perversion dont elle fut objet pendant les première et deuxième Républiques. Elle doit pourtant asseoir son intégrité, sa crédibilité. Il est signifié dans nos différents documents stratégiques de réduction de la pauvreté et particulièrement celui de 2012 que le budget alloué à la justice guinéenne dans sa globalité est de 1 % du budget national , que le sous- effectif des magistrats guinéens est chronique , 250 pour une population de plus de onze millions d’habitants . Quel crime ! Ce qui m’afflige, moi, est le fait que nous avons perdu le sens de la priorité. C’est donc à la présidence de la République que nous allouons plus, alors que celle-là n’est qu’une usine à recyclage d’anciens ministres aussi improductifs que coûteux. La présidence de la République de Guinée, quel tonneau des danaïdes !
Dans l’autre sens, l’administration pénitentiaire guinéenne est très malade, le symptôme clinique le plus visible de sa maladie est le surpeuplement de nos prisons. Comme la justice guinéenne est indécise, les autorités pénitentiaires, eux, savent tirer parti de cette faiblesse : ils monnaient au rabais les peines de prisons , libèrent donc sans que ceux – là ne purgent leurs peines dues les criminels coupables ou des individus nuisibles à la société et suspectés de crimes. Comment se fait-il que les autorités de la police déclarent avoir mis dans les mains de la justice guinéenne des présumés coupables de l’assassinat de Mme Boiro , de M . Paul Temple Cole, de M. Pascal Bangoura, et que la justice guinéenne ne pipe mot ? Qu’est –ce qui nous rassure que ces mêmes individus croupissent dans nos prisons ? Doivent – ils, y demeurer sans avoir droit à la justice due ? Nous sommes en contradiction avec nos valeurs de la devise guinéenne, il faut que l’on se réconcilie avec nous-mêmes. Si l’on tergiverse dans l’application de la loi, élaborée par nous – mêmes pour le bien – être de nous- mêmes, nous ne serons jamais à l’abri de telles épreuves. Nos familles sont fatiguées d’être endeuillées, elles ont trop pleuré, les Guinéens ne méritent pas un tel supplice. L’indécision des décideurs doit prendre fin.
- La défaillance de la police guinéenne
L’insécurité qui sévit aujourd’hui dans notre pays, pousse tout individu en cohérence avec lui – même à dire que la police guinéenne peine à accomplir son rôle , mieux qu’elle est défaillante et peut -être même que tout notre système de protection civile l’est. Il serait quand même sage de savoir pourquoi elle peine à assurer la sécurité des Guinéens. Dispose-t-elle des moyens adéquats ?
En effet, il existe un grand flou en Guinée, dans les missions de la police, de la gendarmerie nationale et même de l’armée. A cause de cette confusion des fonctions et des rôles, la police guinéenne est sans pouvoir véritable, du moins elle ne fait peur à personne, même pas celles en infraction. Elle manque de moyens et voilà, pourquoi, elle ne peut faire des investigations dignes de nom. « A cause du petit nombre des policiers, seulement 10 988 et l’absence chronique de logistiques, ils sont incapables d’accomplir les missions traditionnelles de la police : contrôles routiniers de la circulation ; les formalités d’immigration et l’investigation au sujet des crimes organisés et des trafics de drogue. La gendarmerie et l’armée ont repris certaines de ses fonctions, ce qui mène à la démoralisation (découragement) de la force de police et renforce par conséquent le contrôle militaire sur les affaires de l’Etat », écrivait un le rapport annuel du Human Rights Watch en 2011.
Chaque Guinéen fut témoin oculaire de l’époque où les militaires et particulièrement les bérets rouges faisaient tout dans notre pays et substituaient la police et la gendarmerie. Suite à la récente réforme de l’armée, les militaires sont désormais dans les casernes. Et comme aucune réforme de la police ne fut menée, la police guinéenne en sous –effectif et sous-équipée a du mal à se remettre de l’exclusion dont elle fut sujet et à assumer ses fonctions de protection civile. Aucune politique transitoire pour la garantie de la sécurité civile ne fut entrevue par nos autorités lorsqu’ils firent partir les militaires pour les casernes, oubliaient-ils que le départ de l’armée pour les casernes créait un vide ? Je déplore qu’il n’y ait pas eu une réforme de la police. Elle devait pourtant se faire au même titre que celle de l’armée dans le dessein d’une synergie des politiques.
- L’échec d’urbanisation de nos villes
Conakry est la capitale de tous les désordres. Pourtant, elle semble être l’une des villes les plus loties de la Guinée. Conakry est la ville où sévit l’anarchie la plus inacceptable qui soit, elle se développe, éclose à l’infinie, mais dans le désordre. Il est presqu’impossible pour un citoyen de Conakry, comme partout d’ailleurs en Guinée, de disposer d’une adresse postale, les rues et les bâtiments ne sont pas numérotés, il est quasi-impossible de pénétrer le cœur de certains quartiers.
Dans les entrailles des quartiers se trouvent des taudis, des ghettos qui sont des lieux de prédilection de trafic de la drogue et la demeure par excellence des cartels criminels. A Conakry, comme partout en Guinée, chacun construit comme il veut, où il veut, il suffit juste de graisser les pattes des cadres du département d’urbanisme le plus proche.
Le long des routes bondent des immondices puantes et les populations respirent au quotidien cette mauvaise haleine. Pourtant on injecte des sommes faramineuses dans l’élaboration de la cartographie de la Capitale et même pour le ramassage des ordures. Les résultats escomptés de ces politiques de trompe-l’œil ne sont jamais là. Comment la police peut-elle réussir ses interventions dans une ville où la cartographie concise n’existe ? Où le cœur quartiers est impénétrable ? Où les rues ne sont pas numérotées, de même que les bâtiments ?
Nous nous sommes trop menti, il faut que nous dégrisions nos illusions et que nous nous disions la vérité. Elle sera bien amère, mais aura l’avantage de nous réconcilier avec nous-mêmes et de nous ouvrir les yeux à la réalité de nos quartiers. Il faut revoir notre politique d’urbanisation et même de la ville !
- L’échec de contrôle des flux migratoires
N’importe qui peut rentrer en Guinée par l’une de ses frontières, sans avoir les papiers requis, il suffit qu’il emprunte le trafic routier. La Guinée-Bissau nommée « Highway 10 » avait servi de relais à la Capitale guinéenne, comme plaque tournante dans le narcotrafic. Et depuis 2010, « les saisies effectuées en Guinée et les affaires survenues à l’étranger en lien avec le narcotrafic ont augmenté depuis l’avènement au pouvoir d’Alpha Condé », voilà ce qu’écrivit un rapport du département d’Etat américain publié en 2013. Le narcotrafic et le trafic d’armes sont des activités complémentaires. La lutte contre les cartels ne fut pas l’une des priorités du gouvernement d’Alpha Condé, qui délaissa, sans rien faire, la lutte contre le narcotrafic et les activités qui servent à leurs agents de compléments.
En plus, en Guinée, on ne peut faire la part des Guinéens des étrangers, et cette confusion est un terreau pour la délinquance et même la criminalité. Les étrangers vivant en Guinée pour la plupart n’ont pas de titre de séjour, ils vivent dans la plus grande informalité. Les titres de séjour sont chers, on ne sait même pas comment s’en procurer. La sous-région ouest africaine est en proie au terrorisme, il n’est pas normal que les étrangers qui vivent, rentrent dans notre territoire soient inconnus de nos autorités. Notre politique de veille territoriale souffre de ce manque de contrôle des flux migratoires, il faut repenser nos pratiques, lesquelles visent à pousser les étrangers vivant en Guinée à se confiner dans l’informalité, du fait du prix très élevé des titres de séjour, de la rigidité des textes de loi et des mauvaises pratiques managériales.
On pourrait bien ajouter l’absence d’éducation ou la faillite de notre système éducatif à inculquer des valeurs normatives à nos citoyens, à cette liste. Sauf qu’il n’est pas question de délit, mais de crime, dont les auteurs n’agissent pas sous le poids de l’émotion, ils commettent des crimes calculés. Ils ont des motivations plus que pécuniaires, car ils ne ciblent que ces personnes importantes et occupant un certain rang dans la société. L’autre peur qui m’assaille, est que du fait de notre incapacité à créer de l’emploi, car la violence et ne terrorisme ne deviennent des moyens d’expression du désespoir de la jeunesse. Notre islam, du moins celui pratiqué en Guinée est tolérant me garantirons certains, mais le désespoir est un terreau fertile pour la violence et la terreur. Nonobstant, j’occulte donc à dessein l’argument qui me parait impertinent, celui qui consiste à dire que la faillite de notre système éducatif conduit à la recrudescence de l’insécurité, laquelle nous vivons. Je suis de ceux qui disent que notre système éducatif est décadent et qui œuvrent à ce que jaillisse un modèle plus viable, lequel permettrait l’émergence d’une nouvelle génération de citoyens guinéens réconciliés avec nos valeurs fécondantes, ouverts au monde et désireux de faire la Guinée une puissance économique.
Quelles solutions faut-il préconiser à l’insécurité ? Nous ne pouvons rester sans rien faire, notre sens de la citoyenneté nous l’interdit. Mon résumé des facteurs d’explication de l’insécurité dans notre capitale laisse entrevoir des pistes de solutions. Je m’en vais quand même esquisser quelques – unes.
- Réformer la justice guinéenne
Il ne suffit pas de mettre en place un conseil des magistrats pour que la justice guinéenne soit crédible, intègre et accessible à tous, si le ratio actuel d’un magistrat pour 38000 habitants demeure, si le budget alloué à la justice guinéenne reste à son niveau de 1% du budget national. Il faut pallier l’insuffisance des ressources humaines dans nos tribunaux, le ratio universellement admis est celui d’un magistrat pour 1000 habitants, nous en sommes loin. Mais ne rien faire pour combler ce sous-effectif, c’est accepter la situation dans laquelle nous sommes. Les infrastructures de nos cours de justice ne sont pas au beau fixe, il faut pallier leur décrépitude.
Par ailleurs, il faut engager une réforme totale de l’administration pénitentiaire guinéenne. Il ne sert à rien de condamner des individus s’ils seront libérés sans purger leur peine due. L’état de nos infrastructures pénitentiaires est alarmant. En plus, la gouvernance pénitentiaire doit être revue en vue de réduire les monopoles et pouvoirs discrétionnaires, et de promouvoir la transparence dans la gestion de nos prisons.
- Réformer la police guinéenne
J’ai entendu parler de l’initiative gouvernementale visant la mise en place des polices de proximité, je la salue. Toutefois, je persiste pour dire que les recrutements à la police guinéenne, tout comme dans la gendarmerie et dans l’armée, ont rarement été transparents en Guinée. Si l’on continue à sélectionner les mauvaises personnes, tout le reste du processus serait vicié, car l’input étant lui -même de mauvaise qualité. Les concours de recrutement à la police doivent être les plus transparents possibles , les informations doivent être accessibles à tous, les objectifs de chaque test d’évaluation doivent être connus des candidats , les modalités d’évaluation , les durées nécessaires pour les corrections et la divulgation des résultats . Il ne devrait pas voir de places pour les pouvoirs discrétionnaires, il faut recruter des personnes de qualité. Les autres remèdes seraient :
-la clarification des activités et des missions de la police, de même que celles des autres corps armés et paramilitaires,
– le renforcement des moyens logistiques et matériels de la police,
-la rénovation et modernisation des locaux de police, la construction de nouvelles structures décentralisées de police dans les villes et sous –préfectures,
-le renforcement du système d’information.
Par ailleurs, il faut poursuivre les réformes des services de sécurité en Guinée, il est temps de mettre fin à la collision des pouvoirs. La réforme de l’armée est encore inachevée car elle devrait déboucher à des plans de formations des militaires guinéens. Il faut faire de l’armée guinéenne un métier et non un lieu de recyclage des criminels indésirables de la société.
- Réduire les pouvoirs et monopoles discrétionnaires pour lutter contre le narcotrafic et le terrorisme
« L’Agence nationale chargée de la lutte contre le trafic de drogue, la criminalité organisée et le terrorisme en Guinée », mérite de nos jours une restructuration, ses pouvoirs sont trop discrétionnaires et cela ne permet de lutter contre la criminalité, le terrorisme et le narcotrafic. Elle jouit d’un monopole purement discrétionnaire, qui s’oppose à la transparence et facilite donc les collusions.
Une telle agence ne peut disposer de l’information utile au bon moment. Il nous faut une agence bien plus qualifiée et ne disposant pas de pouvoirs discrétionnaires. Il peut exister des mutualismes de la corruption et il peut arriver que les intérêts de l’agence en place et ceux de narcotrafiquants coïncident, dans une telle éventualité il n’y aurait jamais d’arrêt de criminels ou d’auteurs. Le Directeur actuel de cette agence est objet d’enquête judiciaire dans le cadre des évènements du 28 Septembre 2009, et voilà pourquoi les agences internationales de lutte contre le narcotrafic et le terrorisme ne veulent coopérer avec lui. Pourtant, il faut des coopérations en matière de lutte contre le narcotrafic et le terrorisme, aucun pays ne dispose suffisamment d’un système de veille territoriale pour recueillir les informations d’alerte ou même grises au bon moment. Il faut de la coopération avec les services de renseignement d’ailleurs, ce qui n’empêche pas de mettre en place une structure hautement qualifiée, pérenne, pourvue de ressources utiles à la prévention du terrorisme et à la lutte contre le narcotrafic. On ne peut lutter contre les cartels avec une agence esseulée, vivant en autarcie et disposant des pouvoirs et monopoles discrétionnaires. Les enjeux du terrorisme sont très grands pour avoir un système d’alarme aussi faible.
Par rapport à l’urbanisation de nos villes, je ne dis rien, car il n’est secret pour personne que qu’il nous faut une vraie politique de la ville. La sécurité des villes est fonction de l’accès des services de police et de sécurité à toutes les voiries et le cœur des quartiers. Le désordre doit prendre fin, nous avons trop payé les frais de l’indulgence et de l’impunité.
Mais qu’en est-il des solutions à court terme, ici et là ? Le gouvernement d’Alpha Condé a assez d’inconséquences dans ses communications de crise, il ne s’est pas réduire les zones d’incertitudes liées aux crises. Au moment où l’insécurité sévit dans notre pays, où les citoyens se promènent avec leur cercueil, il est judicieux que l’exécutif en dépit de donner des ordres discrétionnaires, s’exprime. Il n’est pas acceptable que le Président Alpha Condé, ne s’adresse pas à son peuple. Le peuple de Guinée a besoin de sa voix rassurante, qu’il condamne les meurtres ciblés, qu’il appelle le peuple et les services de sécurité à la vigilance. Le peuple de Guinée a besoin de savoir ce qu’il fait pour le protéger.
Il est judicieux qu’il appelle à la coordination des acteurs et des actions, à la coopération entre les populations civiles et les services de sécurité en vue de traquer les criminels et de les mettre hors état de nuire. Notre capacité à contenir les criminels, à garantir la sécurité des personnes et de leurs biens est tributaire à court terme de notre fermeté vis – à – vis de l’impunité, de nos coopérations désintéressées avec les services de sécurité.
Ibrahima SANOH
Citoyen guinéen et ex- cordonnier
alghini@yahoo.com