Censure

Entre l’UFR et la mouvance présidentielle : Les relations se corsent

L’Union des forces républicaines (UFR) de Sidya Touré a profité de son assemblée  générale ordinaire tenu le samedi dernier  au siège  du parti à Matam pour tirer à boulets rouges sur le président Alpha Condé, dont la gestion sécuritaire a été fortement critiquée par cette formation politique de l’opposition, qui trouve que la seule alternative pour sortir la Guinée de l’ornière, est l’avènement de son leader Sidya Touré aux affaires. Cette sortie de l’UFR se déroule au moment où le parti est pointé du doigt par la mouvance présidentielle d’être l’instigatrice des folles rumeurs qui ont créé la psychose dans les écoles de la capitale et des provinces.

L’UFR de Sidya Touré a marqué la reprise de ses assemblées générales hebdomadaires par des critiques qui ont visé le chef de l’Etat en personne face à la recrudescence du grand banditisme, sur fond d’assassinat. Le dernier en date de ces tueries a visé la personne de Thierno Aliou Diaouné, qui travaillait pour le compte des Nations Unies. Sa mort dans des conditions horribles, survenue il y a une dizaine de jours a plongé l’opinion dans la consternation. Mohamed Tall,  porte-parole du parti a déclaré lors de cette assemblée générale que ‘’la question d’insécurité auquel est confronté le pays préoccupe l’UFR à tous les niveaux’’.  Il a au passage dénoncé
l’assassinat de Thierno Aliou Diaouné et bien d’autres citoyens. Des crimes qui n’ont toujours pas été élucidés. Pour le porte-parole, cela relève simplement de ‘’l’incapacité de l’Etat à protéger sa population.’’ Les préparatifs des prochaines élections dans des conditions ‘’opaques’’, avec une CENI qui travaille à l’abri des regards de l’opposition, ont été déplorés par Mohamed Tall lors de cette assemblée.

Le secrétaire exécutif, Baïby Aribot n’est pas allé du dos de la cuillère, en parlant de la gestion du président Condé. « Alpha Condé n’est plus apte à gérer la Guinée. Conduire Sidya Touré à la Présidence doit être la combat de tous », a-t-il lancé à une foule de militants, très attentive aux interventions de la direction du parti. Aribot a conclu en disant « nous devons gagner ces élections communales, car elles nous garantissent notre victoire à la présidentielle. C’est la seule chose qui fait peur à Alpha Condé et son camp ».

L’UFR a en marge de cette assemblée générale publiée une déclaration dans laquelle elle déplore ‘’la situation créée récemment par de folles rumeurs qui ont couru ces derniers jours, rumeurs selon lesquelles, les établissements scolaires devaient être pulvérisés pour lutter contre Ébola.’’ Des rumeurs selon le parti qui ont entraîné ‘’la désertion de bon nombre d’établissements par les élèves et une psychose chez les parents d’élèves’’.

Dans cette déclaration, l’UFR trouve ‘’regrettable que de petits esprits malins aient trouvé en cette circonstance l’opportunité d’accuser un parti politique sur la base que les établissements les plus désertés se trouvent dans les zones favorables au parti en question.’’ Le parti, tout en  revendiquant  ‘’sa position dominante dans la commune de Matoto réitère sa ferme volonté de tout mettre en œuvre en vue l’éradication totale de la maladie Ébola de notre pays.’’

Cette réplique vient en réponse à des échos qui se font au sein de la mouvance présidentielle, selon lesquels, c’est l’UFR qui serait à l’origine des rumeurs qui perturbent le bon déroulement des cours dans les écoles. Une situation que le gouvernement a du mal à contenir. Vu qu’après la capitale, les mêmes rumeurs ont gagné les provinces, où
des incidents ont été enregistrés à Kindia et Faranah. Il est dorénavant établi que l’UFR et le RPG-arc-en-ciel ne se feront pas de cadeau, dans la perspective des joutes électorales en vue. Avec des relations qui se corsent au fil des jours.

Mamady Kéita, In Le Démocrate, partenaire de guinee7.com

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