Le projet de Loi de finances initiale 2025 a été présenté au conseillers nationaux de la transition ce lundi 9 décembre. Et ce sont les ministres des finances et du budget ainsi que le vice gouverneur de la banque centrale qui se sont prêtés à cet exercice lors d’une plénière qui a réunie plusieurs membres du gouvernement, du CNRD, des représentants du corps diplomatique et des acteurs de la société civile.
Cette loi de finance s’élève en recettes totales à 34 473,4 Mds GNF ; en recettes propres à 33 037,6 Mds GNF (96% des recettes totales) ; en dépenses totales de 41 897,8 Mds GNF et enregistre un déficit budgétaire de 7 424,4 Mds GNF, soit 2,8% du PIB.
À en croire le ministre du Budget Facinet Sylla, ces prévisions budgétaires reposent sur les principales hypothèses du cadrage macroéconomique de novembre 2024, ainsi cités :
• un taux de croissance du PIB de 7,0% ;
• un taux d’inflation moyen annuel de 6,0% ;
• un taux de change de 8 489 GNF pour 1 USD.
« Les recettes budgétaires prevues en 2025 augmentent de 12,1% par rapport à la Loi de Finances Rectificative 2024, et proviennent principalement des recettes fiscales, qui représentent près de 90% des projections annuelles. Les recettes minières constituent environ 20% des recettes fiscales et la pression fiscale est estimée à 12% pour l’exerice 2025. Les dépenses budgétaires augmentent de 8,4% par rapport à 2024, et se décomposent en dépenses courantes pour 62,3% et en dépenses d’investissement pour 37,7%. Les dépenses budgétaires sont financées à 83,1% par les ressources propres. (…). Ce budget, élaboré en adhérence avec le cadre ambitieux du Programme Simandou 2040, met l’accent sur les piliers essentiels tels que l’agriculture, les infrastructures, l’éducation, la santé et la finance, dans le but de favoriser une transformation structurelle et durable de notre économie», a expliqué le ministre.
Les prévisions budgétaires 2025 font également mention des dépenses obligatoires. Celles-ci s’élèvent à 24 093,2 Mds GNF, soit 71% des recettes liquides prévues en 2025. Elles comprennent notamment, selon les indications du ministre :
• Les salaires civils et militaires : 10 035,4 Mds ;
• La subvention au prix de l’électricité : 3 000 Mds ;
• Les pensions civiles et militaires : 2 218,2 Mds ;
• Les intérêts de la dette : 2 156,0 Mds ;
• Le fonctionnement des forces de défense et de sécurité : 1 265,1 Mds ;
• Les ressources des budgets d’affectation spéciale (BAS) : 1 194,65
Mds ;
• Les achats de médicaments, de vaccins et d’engrais : 472,8 Mds ;
• Le fonctionnement des hôpitaux : 358,5 Mds ;
• Les bourses des étudiants en Guinée et à l’Etranger : 266,4 Mds ;
• Le fonctionnement des ambassades : 211,1 Mds ;
• Le fonctionnement des Institutions Républicaines : 200,6 Mds.
« Ces dépenses obligatoires représentent des engagements inéluctables de l’Etat pour assurer la continuité des services publics et soutenir les ménages. La part importante de ces dépenses obligatoires limite les marges de manœuvre budgétaires, réduisant ainsi la capacité de l’Etat à financer d’autres secteurs prioritaires. En gouvernement responsable et soucieux des risques d’endettement non maitrisé, nous avons estimé que le déficit budgétaire résultant de ces prévisions devrait être contenu en deçà de 3% du PIB. Ceci nous a conduit à un déficit prévisionnel total de 2,8%, entièrement couvert par des ressources de financement clairement identifiées », a clôturé le ministre.
À rappeler que pour discuter de leurs politiques économiques, les commissions thématiques du conseil national de la transition recevront tout le long du mois de décembre, des entités de l’administration publique.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com