Une quarantaine d’enseignants contractuels communaux ont été arrêtés ce lundi matin à Kaloum, selon Elhadj Mamadou Djaka Sow, le porte-parole du collectif. C’était en marge d’un sit-in organisé devant le ministère de la fonction publique. Ils exigent une intégration à la fonction publique.
« Au départ, ils ont arrêté une vingtaine, ils sont venus encore arrêter des personnes. On peut dire que ça atteint les 50. Près d’une trentaine ont été conduites à une destination inconnue pour l’instant parce qu’ils ont dispersé les gens. Donc eux, on ne connaît pas d’abord leurs traces et ce sont des personnes qui ne connaissent pas la capitale, c’est leur première fois de rejoindre la capitale guinéenne. Donc, si quelque chose arrive à ces gens-là, seul le ministre du travail et de la fonction publique est responsable. Donc, il va en pâtir la responsabilité de ces personnes-là », prévient Djaka Sow.
Contrairement à sa version, le commissariat central de Kaloum reconnaît avoir dans ses locaux « 16 femmes et 22 hommes », qui ne sont pas en prison, mais détenus en garde à vue. Il indique également que leur sort dépend du procureur.
Les enseignants contractuels semblent plus que jamais déterminés à atteindre leur but. « Nous avons compris cette fois-ci. S’il y a négociation maintenant, ça sera entre le bureau du collectif des enseignants contractuels directement avec les autorités et les ministères concernés. Sinon, il n’y a pas d’intermédiaire. Cette lutte-là, comme nous sommes sur la vérité, nous n’allons jamais abandonner. Soit le ministre démissionne de lui-même, ou bien le président prend ses dispositions parce que c’est lui qui est en train de salir la réputation du président, qui est en train de ternir l’image de toute l’éducation guinéenne », soutient-il.
Il révient sur les circonstances des arrestations : « dès l’instant où nous sommes venus, ils n’ont pas demandé, ils sont venus et ils ont commencé à nous brutaliser. On a compris que ce sont des gens qui sont mentalement préparés afin de pouvoir anéantir complètement la lutte entamée par les enseignants contracteurs communaux. »
Le porte-parole du collectif a tiré à boulet rouge sur l’ex-coordination, Alseny Mabinty Camara. « Eux-mêmes, avec Doré, ils avaient dit de ne pas nous engager. Ils nous insultaient de tous les noms, comme si on n’avait pas commencé la contractualisation ensemble. C’est à la dernière minute que ces gens sans cœur commencent à endormir la conscience des jeunes Guinéens en disant de créer des comptes bancaires. Alors que l’on ne peut pas créer de compte bancaire sans au préalable passer l’arrêté d’engagement. Tout ce que les enseignants ont besoin, c’est l’arrêté d’engagement », confie-t-il.
On signale par ailleurs plusieurs cas de blessés.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com