Le démantèlement des zones dites « criminogènes » se poursuit dans la capitale Conakry. Ce mardi, c’était au tour du quartier Nongo de recevoir la visite de l’équipe.
Des baraques illégalement construites ont été détruites sous la supervision du procureur général près la cour d’appel de Conakry. Fallou Doumbouya a profité de l’occasion pour faire une mise au point au sujet des ressortissants léonais. « Je voulais que l’ambassade de la Sierra Leone qui est présente ici, sache que cette opération ne vise pas les Léonais. Vous allez constater que dans les quartiers, où il y a des Léonais qui ne sont pas en contact avec la loi, on ne les touche pas. Je tenais à préciser qu’au niveau de cette zone, il n’y a pas que des Léonais. 95% de ceux-là qui habitent cette zone sont des Guinéens. Certains de ces Guinéens sont déjà interpellés et la procédure va être déférée bientôt au niveau du tribunal de première instance de Dixinn », a indiqué le patron des poursuites qui précise par ailleurs que les opérations se poursuivront. « Après Conakry, nous allons enchaîner avec la région administrative de Kindia, de Boké, de Mamou et de Labé. Parce que dans toutes les zones de ce ressort, la consommation de la drogue se fait à ciel ouvert ».
Mais depuis le début de cette campagne, une vague impressionnante de ressortissants léonais ont été expulsés. Ce qui n’est pas du goût des autorités sierra léonaises. Oumarou Sita Touré, attaché de presse à l’ambassade de Sierra Leone en Guinée ne cache pas son indignation. « Nous sommes là comme ambassade pour la sierra leone. Il y a quelques actions que les autorités font qui ne nous plaisent pas. On est là pour veiller à ce que cela ne se répète pas. Qu’ils prennent les sierra leonais pour les retourner en Sierra Leone, ce n’est pas normal entre la Sierra Leone et la Guinée. Nous sommes des frères et des sœurs. Pour moi personnellement, il n’y a pas de Guinéens qui est légalisé en Sierra Leone et il n’y a pas de Sierra Léonais qui est légalisé en Guinée. Nous sommes les mêmes », a-t-il soutenu, attestant qu’il n’y a pas que des citoyens léonais qui sont déguerpis.
Par ailleurs, il apprécie la lutte contre l’insécurité amorcée par les autorités guinéennes. « On supporte les actions de prévention contre la criminalité à Conakry. Nous vivons là. Donc, comme les citoyens guinéens, nous voulons la paix ici. Pour les endroits qui ne sont pas sécurisés, si les Guinéens prennent des mesures, on est d’accord avec ça… »
À la tête des opérations de démantèlement, Amadou Doumbouya, directeur général de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme (DATU). Il justifie les biens fondés de cette opération. « Toutes ces baraques-là sont construites sur les emprises de la route. Aujourd’hui, la première lutte, c’est de libérer ces emprises qui sont illégalement occupées. L’existence de ces baraques crée l’insécurité dans cette zone. Cette opération de déguerpissement lancée permet de donner un ouf de soulagement aux habitants de cette zone. Parce qu’à partir de 19h, ils n’arrivaient plus à sortir de leurs concessions. Ils étaient comme des prisonniers chez eux », a-t-il expliqué.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com