Le président de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) Francis Kova Zoumanigui, a rendu sa décision sur la demande de récusation du juge Yacouba Conté. Il a accédé à la demande formulée par le procureur spécial, Aly Touré.
Au cours d’une conférence de presse animée ce mardi dans la salle d’audience de la CRIEF, les avocats de Kassory Fofana, Me Dinah Sampil et Me Sidiki Bérété n’ont pas retenu leurs coups contre le procureur Aly Touré.
“Le droit de récusation existe pour toutes les parties à un procès, parmi lesquelles le procureur spécial, c’est son droit. Mais comme tout droit, il faut l’exercer dans les règles prévues à cet effet parce que même quand c’est son droit, l’exercice peut faire que vous tombez dans les travers. J’ai précisé que c’est sur le fond, un juge du fond qu’on récuse. Mais le juge qui est en train d’examiner les formes. La forme ne préjudicie en rien au fond d’un dossier. Autoriser Kassory à se soigner ne change pas le contenu du dossier. Ça n’empêche pas quand les preuves sont là de le condamner. Comme ça ne peut pas empêcher aussi quand les preuves ne sont pas là de le relaxer. Mais en attendant qu’on examine ça, on dit qu’il n’a qu’à se soigner parce qu’il est malade. Mais pourquoi lui refuserait-on cela? ”, s’interroge Me Dinah Sampil.
Me Sidiki Bérété quant à lui, révèle que cette manœuvre du procureur Aly Touré, vise à empêcher le juge Yacouba Conté à ne pas aller au bout de sa décision. “Donc il a récusé seulement pour ne pas que celui-ci aille jusqu’au bout pour indiquer un centre (de soins pour Kassory, ndlr) dans son arrêt. Je crois que c’est trop spécifique. Il dit que s’il n’y a pas de centre indiqué, il n’exécute pas. Ça, c’est des jeux, c’est malsain, c’est déloyal. Ce n’est pas grand aussi pour une question de santé”.
“Les 15 milliards qu’on lui réclame c’est un fond d’ANIES, ça lui fait trois ans de détention préventive. C’est purement politique, c’est de l’empêcher d’exercer ses activités politiques, c’est de le faire taire, de lui coller une condamnation de façade ici, de le faire disqualifier politiquement. C’est plus que politique, c’est de l’acharnement, c’est même une exécution ordonnée, programmée. Tous ceux qui sont costauds en Guinée, qui peuvent empêcher les candidats militaires ici, seront étouffés. Que Dieu nous préserve, ce n’est pas normal des militaires qui veulent faire de la politique”, a ajouté Me Bérété.
Bhoye Barry pour guinee7.com