Depuis quelques jours, l’Office Guinéen de Publicité (OGP) se trouve sous les projecteurs. Non pas pour une brillante campagne de communication, mais pour un détournement présumé de 78 milliards de GNF, selon Mediaguinee. La situation prête à sourire – jaune, bien sûr – car la question sur toutes les lèvres est simple : comment un tel exploit a-t-il été accompli sous le nez et à la barbe du Conseil d’Administration (CA), censé être le gardien vigilant de la gestion ?
Etant donné que selon des informations précises qui filtrent, des rapports lui ont été déposés pour signaler la mauvaise gestion par au moins un responsable de l’OGP. Apparemment, ces documents n’ont pas su capter son attention. Peut-être le papier était-il trop léger pour rivaliser avec les préoccupations plus urgentes : l’indispensable art de ne rien voir, ne rien entendre, et surtout, ne rien dire.
Car, rappelons-le, le rôle du Conseil d’Administration n’est pas de veiller sur la gestion, mais de vérifier la gestion. Subtile différence qui explique sans doute son zèle pour ignorer ce qui clochait.
Entre un directeur général sous les verrous et un CA qui semble s’être accordé des vacances prolongées, l’affaire de l’OGP illustre une fois de plus l’aptitude admirable de certains gestionnaires à faire passer l’incompétence pour une stratégie.
La leçon est claire : En Guinée, les milliards ne se volatilisent pas. Ils se recyclent dans l’indifférence générale, sous la houlette de structures censées être les garants de l’intégrité. Une performance digne d’une publicité, mais certainement pas celle que l’OGP aurait souhaité produire.
Lire ci-dessous le compte rendu d’une session du CA.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com
