Il semble que même certains membres de l’intelligentsia guinéenne, pourtant considérés comme des « lumineux » dans notre société, pataugent royalement quand il s’agit de différencier le Projet Simandou du Programme Simandou 2040. Plus grave encore, des influenceurs aux millions de vues sur les réseaux sociaux — oui, des noms comme Makossa… pardon, Makosso, ou peut-être même Makatchou (on ne sait plus !) — se lancent dans des explications dignes d’un sketch comique, embrouillant davantage leurs « followers » déjà bien perdus. Et le citoyen lambda dans tout ça ? Délaissé par une communication qui ne s’adresse ni à son cerveau, ni à son cœur, il croit dur comme fer que Simandou 2040 est la date où les premiers wagons de minerai dévaleront enfin les montagnes du sud-est.
Bref, pour dissiper cette confusion nationale, il est temps de clarifier ces deux concepts en toute simplicité. Et rassurez-vous, cette explication est offerte gratuitement — aucune part issue des milliards de Simandou n’a financé ces lignes. Les parts et les passeports diplomatiques, c’est pour les Makosso, Eudoxie Yao, les Bibiche et les aventuriers…
Le Projet Simandou : Une mine d’or… ou plutôt de fer !
Commençons par le plus concret : le Projet Simandou, c’est LE projet minier par excellence en Guinée, digne d’un blockbuster économique. Situé dans le sud-est du pays, il concerne l’exploitation de l’un des plus grands gisements de minerai de fer au monde, estimé à 1,5 milliard de tonnes de minerai de haute qualité. Pour résumer, imaginez une montagne de fer transformée en montagnes de dollars.
Ce projet titanesque, dont le coût oscille entre 15 et 21 milliards de dollars US, comprend trois volets principaux :
- Les mines : Quatre blocs miniers prêts à cracher du fer.
- Le chemin de fer : Plus de 600 kilomètres de rails pour transporter le minerai vers l’Atlantique.
- Le port : Un port en eau profonde flambant neuf à Forécariah, destiné à expédier ce trésor vers les marchés internationaux.
Les acteurs ? Rio Tinto, le Winning Consortium Simandou (WCS) et, bien sûr, le gouvernement guinéen. L’exploitation effective est prévue pour fin 2025, mais déjà, le projet fait parler de lui, notamment avec la livraison récente de la plateforme flottante de transbordement « Winning Simandou I », prête à révolutionner l’exportation maritime.
Le Programme Simandou 2040 : La Guinée en mode transformation
Maintenant, passons au Programme Simandou 2040, qui est un tout autre niveau. Ici, on parle d’un plan stratégique de développement socio-économique s’étalant sur 15 ans. L’idée est simple : transformer les revenus miniers en développement durable.
Partant de l’exploitation minière (le Projet Simandou) en 2025, ce programme vise à utiliser ces ressources pour :
– Soutenir l’agriculture (parce que manger du minerai de fer, ce n’est pas encore possible) ;
– Améliorer l’éducation et la culture, pour que nos enfants sachent différencier Makossa de Makosso (c’est important !) ;
– Développer les infrastructures : routes, hôpitaux, écoles, télécoms, tout y passe ;
– Renforcer l’économie et les finances, parce qu’un pays sans caisse, c’est comme un wagon sans rails ;
– Investir dans la santé et le bien-être, parce qu’un pays riche en fer, mais malade, c’est inutile.
En clair, le Programme Simandou 2040, c’est le projet de société dont rêvent politiciens et économistes. Mais attention, il repose entièrement sur la réussite du Projet Simandou. Sans les wagons de fer, pas de wagons de développement.
La différence en une phrase :
Le Projet Simandou se concentre sur l’exploitation minière et ses infrastructures, tandis que le Programme Simandou 2040 vise à transformer ces richesses minières en développement économique et social durable.
En conclusion, même un influenceur aussi « toto » que Makosso (ou Makossa, peu importe) devrait être en mesure de comprendre cette explication. Et si ce n’est toujours pas clair, voici une métaphore maison : le Projet Simandou, c’est le maçon qui fait la maison ; le Programme Simandou 2040, c’est l’utilisation de cette maison pour vivre, travailler et prospérer.
Voilà, c’est gratuit, sans commission, sans part dans les milliards de Simandou. Allez, ne sortez pas de cette lecture plus confuse qu’en y entrant, sinon, c’est à désespérer.