Censure

Litige autour d’un logement à Bonfi. Le proviseur du lycée Bonfi donne sa version des faits

Accusé d’avoir envoyé des élèves saccager un chantier, Alhassane Bérété, proviseur du Lycée et Collège Bonfi, a accepté de nous recevoir ce vendredi 7 mars 2025, après plusieurs tentatives. Au cours de cette rencontre, l’encadreur pédagogique a donné sa version des faits concernant ce litige qui l’oppose au colonel Jean Paul Bilivogui.

À notre micro, le proviseur a réfuté toute intention d’user de la violence. « Je vous informe que ce qui a été dit, ce n’est pas la vérité. Notre école, c’est une école de paix, d’entente. C’est la paix qui règne au lycée Bonfi. Les enfants du lycée ne peuvent pas aller dans un lieu pour saccager. Depuis que je suis là, il n’y a pas eu de grève, c’est la stabilité qui règne à Bonfi. Le lundi, vu qu’on a des bancs en stock là-bas, j’ai voulu échanger les bancs gâtés. C’est ainsi que j’ai envoyé le vigile et quelques élèves sur les lieux, mais ils ont trouvé la porte ouverte. Donc un groupe d’élèves est rentré et les vigiles dans la cour ont commencé à chasser les enfants avec violence. C’est ainsi que ça a dégénéré. De mon bureau, j’ai observé l’incident et je suis allé calmer les élèves qui ont bien voulu se retourner en classe », a-t-il expliqué.

En montrant des documents d’affectation de logement qui lui ont été délivrés par le patrimoine public en 2006, M. Bereté est revenu sur la genèse de ce conflit. « Il y avait une dame là-bas au départ. La dame était seule dans la cour à 20 h, on voyait les véhicules garés là-bas et je me suis questionné : que fait la femme ici ? J’ai appelé la femme dans mon bureau et lui signifiant que ça (la cour), c’est un bâtiment du lycée-collège Bonfi qui vous a logé ? Elle m’a dit que c’est le patrimoine bâti public. Je lui ai demandé les pièces du patrimoine bâti public, mais elle n’avait pas de pièces. C’est ainsi que j’ai écrit à la police de la faire partir. Elle l’a appelée, mais la dame n’a pas su répondre, donc la police a transféré le dossier au procureur, qui m’a interpellé à son tour. Le procureur m’a dit que la prérogative, ce n’est pas de la faire partir ; il m’a orienté vers le ministère de l’Urbanisme auquel j’ai écrit le 27 mars 2024. Le directeur de l’habitat a envoyé un préavis à la femme et, le 17, elle a quitté les lieux. C’est ainsi que j’ai mis le cadenas. »

« Le lendemain, j’ai reçu un militaire pour dire que le lieu lui est attribué. Je me suis rendu là-bas avec les pièces justificatives. Après vérification, ils m’ont dit : effectivement, ce que vous avez dit est vrai, ça vous appartient, mais nous, on ne savait pas qu’on l’avait attribué. J’ai réitéré que c’est un lieu appartenant au lycée. Alors, ils m’ont dit de rentrer en disant qu’ils vont revoir la situation. À mon retour, j’ai écrit au DCE de Matam et j’ai adressé un écrit au ministre de l’Enseignement préuniversitaire, j’ai aussi adressé un autre écrit au président de la délégation spéciale, également aux parrains de l’APAE. Les syndicats de l’éducation sont venus aussi, ils sont allés faire un constat. C’est après que j’ai reçu encore dans mon bureau un colonel me demandant de me retirer de cette affaire. Le lieu est attribué à quelqu’un d’autre et je n’ai pas accepté, puisque ce n’est pas pour moi en tant que proviseur, c’est pour l’éducation. Donc, je ne peux pas accepter. C’est ainsi que le DCE m’a demandé de mettre un cadenas », a-t-il poursuivi.

Aux dires du proviseur, il ne savait même pas que des travaux avaient été engagés sur les lieux. « Vers les vacances au mois de mai, on y a stocké des tables-bancs, puis on a fermé la cour pour rentrer en vacances et j’ai effectué un voyage sur Macenta. C’est en ce moment qu’il a profité pour casser le cadenas et démarrer les travaux. Au retour des vacances, il a continué à travailler, mais seulement les dimanches. Donc, je ne savais pas qu’il y avait quelqu’un qui venait là-bas, vu que pour moi, c’était verrouillé et que je détenais mes clés », a-t-il rappelé.

Alhassane Bérété tient mordicus à ce que ce logement revienne au système éducatif, notamment aux proviseurs de ces établissements.

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

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