« Une visite symbolique en cette période de lutte contre la crise sanitaire Ebola ». C’est en ces termes que le président Alpha Condé a qualifié la visite de la Secrétaire générale de l’OIF au Palais Sékhoutouréya, ce lundi 23 mars 2015. Arrivée la veille à Conakry, l’ancienne gouverneure générale du Canada, élue à la tête de l’institution internationale francophone au mois de novembre 2014 à Dakar, n’a pas manqué de rappeler la touche esthétique et émotionnelle de son voyage en Guinée.
De la fenêtre de sa résidence de la Case Bellevue, offrant une vue sur la mer, Michaëlle Jean, haïtienne, dit avoir été prise par ce qu’elle appelle le « souffle des ancêtres, la mer, le voyage qui nous a permis de survivre pendant 350 ans loin de l’Afrique ». Mais sa visite à Conakry est un voyage politique : « Nous sommes ici pour traduire notre engagement total pour le soutien à la démocratie en Afrique et en république de Guinée, à la promotion de la femme. Je suis ravie d’être ici après avoir souvent reçu nos frères guinéens à Paris ». Dans un contexte marqué par la crise sanitaire Ebola, la représentante de la Francophonie est optimiste : « Sur la crise Ebola, je salue toutes les actions conjointes entre les pays touchés par la crise, Sierra Leone, Liberia et Guinée et l’engagement de la communauté internationale. Une fois la pandémie maitrisée, nous allons œuvrer ensemble pour une nouvelle stratégie économique en Guinée et renforcer l’intégration régionale africaine en cours ». Car, dit-elle, il faut toujours garder la foi, en citant l’exemple haïtien : « Haïti a eu à se relever d’une telle épreuve de reconstruction. Ici, c’est la preuve de notre présence ». L’objectif de la nouvelle Secrétaire générale de la Francophonie : « Porter un message de réconfort pour dire aux Guinéens qu’ils ne sont pas seuls dans cette épreuve, répercuter au monde les réalités qui se passent ici, pour avoir une idée claire des défis et enjeux qui se posent en Guinée, pour assurer la relève du pays ». C’est ainsi que la Secrétaire générale salue le nouveau processus électoral depuis la fixation de la prochaine consultation électorale présidentielle proposée pour le 11 octobre 2015 : « il y a une vraie vision et je me réjouis du calendrier électoral qui permet au pays d’aller au scrutin dans un climat apaisé, l’OIF est partie prenante, c’est un enjeu qui nous tient à cœur ».
Pour le président Alpha Condé qui rappelle qu’il ne faut pas relâcher la vigilance dans ces derniers moments de lutte contre Ebola, « J’avais même oublié l’élection, tellement j’étais mobilisé autour d’Ebola ».
« Nous soutenons la voie constitutionnelle, dans un contexte où les engagements antérieurs (comme le choix d’un nouvel opérateur électoral) ont été respectés», déclare Mme Jean. Accompagnée du conseiller politique Ousmane Paye, de l’ancien ambassadeur du Canada en Guinée de 1990 à 1994 et de Christophe Guilloux, en charge des questions de démocratie à la Francophonie, madame Michaëlle Jean a donné des détails sur l’apport de la Francophonie pour la prochaine élection : « Nous travaillons sur la phase préparatoire en accompagnement de la Ceni et du dispositif pour la tenue du scrutin, mais pour des question de ressources, il faudra certainement trouver une dynamique de complémentarité avec d’autres acteurs et après l’élection présidentielle, il faut penser à la fortification institutionnelle ».
Dans son calendrier de travail, madame Michaelle Jean va visiter un centre de traitement du virus Ebola, rencontrer ce lundi 23 mars 2015, le bureau de la Ceni et les acteurs politiques du pouvoir, de l’opposition, de la majorité, la société civile. Pour rétablir l’équilibre entre les acteurs. Un équilibre indispensable car dit-elle : « Le pays a besoin de se relever, mettre l’économie nationale sur les rails, faire revenir les investisseurs, cela est possible, le pays est riche de potentialités ». Mais ce 23 mars 2015, les principaux leaders de l’opposition n’étaient pas encore dans la capitale guinéenne. Et pourtant, pour que la Guinée avance, déclare Michaëlle Jean, « dans le cœur de chacun, il faut d’abord penser à l’intérêt national ».
Le Bureau de Presse de la Présidence