Le porte-parole de la mouvance présidentielle et président du parti AFIA, Dr Saliou Bella Diallo a affirmé dans un entretien accordé à l’AGP ‘’qu’aucune des 20 conclusions issues des accords politiques signés le 3 juillet 2013 ne faisait cas de l’ordre des futures élections en République de Guinée’’.
D’après lui, avant ces accords de 2013, le pouvoir et l’opposition avaient tenu en 2012, un premier dialogue qui avait permis la mise en place d’une nouvelle commission électorale nationale indépendante (CENI), composée de 10 représentants de la mouvance, 10 de l’opposition, 2 de l’administration et 3 de la société civile dans son ensemble.
Après cela, poursuit-il, le président de la République, Pr Alpha Condé a fait appel, le 4 mars 2013, à toute la classe politique guinéenne au palais Sékhoutouréya pour inviter les uns et les autres à se mettre au tour de la table ; afin de discuter et de trouver des solutions en vue de l’organisation des élections inclusives et transparentes dans un climat apaisé.
« Le chef de l’Etat a fait cette action parce qu’il se sent démocratiquement élu pour diriger la Guinée et qu’il se considère comme le président de tous les guinéens ; c’est au cours de cette rencontre que l’opposition a choisi M. Aboubacar Sylla comme son porte-parole et la mouvance de son coté a désigné officiellement ma modeste personne pour parler désormais en son nom» a dit Dr Saliou Bella Diallo.
A l’heure où je vous parle ajoute t-il, 19 conclusions sur les 20 ont été appliquées et celle qui reste, concernant la poursuite en justice des présumés auteurs des violences survenues lors des manifestations politiques et l’indemnisation des victimes est en phase d’exécution par le ministère d’Etat en charge de la Justice.
« Parmi les conclusions appliquées, je peux vous citer entre autres, le recrutement par appel d’offre international d’un nouvel opérateur technique, l’accès des partis politiques aux médias de service public, le nettoyage du fichier électoral, le libre fonctionnement des partis politiques sur toute l’étendue d u territoire national, la correction des anomalies liées au découpage électoral et à la cartographie des bureaux de vote, et surtout la possibilité accordée pour la première fois à nos compatriotes vivant à l’étranger de participer à l’élection des députés de notre Assemblée nationale» a souligné le porte parole de la mouvance.
Le président du parti AFIA se dit surpris d’entendre parler d’un accord additif signé au cours de ce dialogue, portant sur l’organisation d’une élection avant ou après une autre, parce que, martèle t-il, ce point n’a jamais été discuté dans un cadre formel.
« Je me rappel encore que c’est au moment de la signature des conclusions qu’un participant a émis le souhait que les élections communales et communautaires puissent se tenir au cours du premier trimestre de l’année 2014. Dans l’euphorie, les participants sont tombés d’accord de façon verbale. Dans son compte-rendu devant le président de la République, le facilitateur international Said Djinit a dit qu’au terme des travaux, les participants ont émis le souhait d’organiser les élections locales à la fin du premier trimestre de l’année 2014, c’est tout. Aucun document n’a été signé dans ce sens par les différentes parties » a-t-il précisé.
S’agissant du nouveau chronogramme fixé par la CENI, le porte parole de la majorité présidentielle a dit que ce calendrier électoral a été conçu sur la base de plusieurs impératifs d’ordre constitutionnel, social et politique, notamment l’impérieuse nécessité d’organiser au cours du dernier trimestre de 2015, l’élection présidentielle pour être conforme à la constitution guinéenne, l’expiration du mandat des maires des communes depuis plus de cinq ans et les conséquences économiques et sociales de l’épidémie du virus Ebola.
« Pours nous, les arguments placés par la CENI pour l’organisation des élections transparentes et crédibles dans un délai de 6 mois sont valables et nous considérons que tous les acteurs impliqués dans ce processus doivent aider la CENI à réaliser ce chronogramme. Vous savez que les préparatifs pour une élection propre demandent beaucoup de moyens matériels, humains et financiers : il faut mobiliser les ressources, former les agents, renouveler les démembrements de la CENI, mettre en place les CARLES » a indiqué le président de AFIA.
Parlant du positionnement de son parti sur l’échiquier politique guinéen, Dr Saliou Bella Diallo a affirmé que le parti AFIA, en plus de son appartenance à la majorité présidentielle, évolue sereinement à la base. « En moins de cinq ans nous avons pu nous implanter dans toutes les préfectures et sous préfectures du pays et nous comptons quelques fédérations à l’étranger. Lors des dernières élections législatives, nous avions pu présenter une liste nationale et cinq candidatures uninominales » a-t-il ajouté.
Il a en fin invité ses collègues leaders de l’opposition à sursoir aux manifestations de rue et à accepter de venir au dialogue sans des préalables.
« La devise de mon parti est ‘’Unité -Paix et Développement’’. De ce fait, nous devons agir et demander aux autres d’agir dans cette logique. Je ne suis pas venu au sein du RPG Arc-en-Ciel parce qu’on m’a chassé simplement de l’UFDG, mais, c’est surtout à cause d’un certain nombre de valeurs que je partage avec le Pr Alpha Condé depuis qu’on était ensemble dans l’opposition, sous le régime du feu Général Lansana Conté. La vocation d’un parti n’est pas seulement la conquête du pouvoir, aussi nous avons l’obligation de sensibiliser, former et éduquer nos militants sur les valeurs de la République » a-t-il conclu.
Propos recueillis par Amadou Nadhel Diallo (AGP)